Les dits du vent
J'étais tenté par Bach pour bercer l'insomnie,
mais non
Le propos caverneux de la tempête suffit à chanter la joie.
Les bourrasques ont balayé les doutes, gommé les efforts, asséché la longue attente indigo et coloré les creux de l'automne d'un solstice précoce.
Comme d'un trésor enfantin ma poche est rebondie d'une trouvaille aurifère aux contours encore bruts.
Les doigts s'y écorchent à vouloir la caresser d'espoir, impatients d'une fonte prochaine où la coulée magique inondera des yeux rouverts.
Il n'y a pas d'âme sœur.
Seules des complicités où l'oeuvre du temps aurait aussi sa beauté de velours cramoisi, de fleur froissée aux plis intenses d'érosions assumées.
Je le tiens du modèle âgé, de l'aura d'un visage croisé où mille sillons convergeaient vers une source claire.
Je le tiens d'un jardin dont sourirait Versailles et du champ labouré où le blé tendre rêve ses épis.