J'existe me dit-elle, au paradis perdu,
étrangère à ce peuple aux ordres suspendu.
Insufle-moi du rêve au lieu d''un chant de guerre
mais vide-le d'abord des cendres de naguère.
Tous les trafiquants d'âme ont pillé mon esprit,
les marchands de bonheur sont dignes de mépris.
j'ai rejoins désormais les guerriers de lumière
qui m'offrent des bouquets de cent roses trémières.
Vois là ma nudité, au milieu du décor,
c'est contre l'illusion un de mes anticorps,
tu ne pourrais m'aimer, forgé dans la matrice
du monde d'où tu viens qui fait mes cicatrices.
Tu garderas de nous des grappes de raison,
des germes de pensée en pleine effloraison,
le besoin d'être toi au risque des disgrâces
mais libéré du poids des sombres carapaces.
Quand tu effaceras le halo du passé,
ne brûle pas le goût de nos coeurs enlacés,
rapporte tes habits teintés de mascarade
au marché des menteurs où le diable parade.