Comme la lumière au coeur d'un arbre creuxLa lampe de la poésieElle a éteint la lampe de la poésie
mais sa lumière persiste, en elle diffuse
comme un son qui la prolonge – radio débranche.
L’image rémanente, un corps subtil, non pas virtuel mais réalité sensible
ne la lie plus à la nécessité d’écrire. La poésie se lit en elle, se délie…
dans l’arrondi du geste, dans le timbre de la voix, dans la limpidité du souffle…
un flottement dans la présence, un raffinement comme un pas de danse
aussi naturel que le parfum d’une fleur, la ramure tendre d’un tilleul,
le chant de l’alouette ou l’allégresse du vent.
Etait-elle fille d’Apollon avant de naître passeuse de mots ?
Cette douce singularité qui bandait son arc-en-ciel d’ô rages
la laissait vide dans l’ignorance d’une tendresse « interrissable ».
La poésie l’a prise, perdue sur un chemin d’amour et de tristesse
elle l’a conduite au-delà de la vie sur une route pavée d’or
où tout ce qui étincelle et carillonne devient poème.
Mère, elle a donné son cœur aux paillettes en goutte à goutte,
elles enluminent les lettres qui montent à l’échelle de ses pensées écartelées.
Elle a éteint la lampe de la poésie…
mais les graphies dans le noir crapahuteront sous le sommeil
Elle ouvrira les portes dans l’ombre.
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