La scène
Longues lattes de chêne
Que le feu entame
Étendues dans le bleu des flammes
Sous la lumière
Et ses molles poussières qui volent
Jusqu'à l'éclat du sol
Le vide
L'attente qui me guide
Vers la pénombre, les craquements
La forêt dense des regards
Comme un ciel muet
Qui veille nuit et soir sur ce qui luit parfois
Dans certains mouvements
Le visage la voix
Et remue en dedans
Il faut voir
Que devrais-je être
Si je ne suis moi-même ?
Une fusion une distance
Devenir autre
Celui que l'on attend
Ou rien
Sortir de soi
S'extirper dans l'action.
J'avance
Ce corps me porte en creux
Je suis devant
Seul
Et sur le bois mes membres lourds
Sont fixés au métal sécrété des gradins
Pour renaître en puissance
Dans les sueurs la souffrance
Jusqu'à l'autre lueur
La mienne
Celle qui efface les ombres
Et rayonne
Sans condition
J'ignore qui je suis
Mais j'agirai, les dents serrées
Et parfois touché par la grâce
A dépouiller les miens de leur passivité
J'existerai
Tant que ces planches me porteront.