Introséduction
Partant du principe hédoniste qu’à pisser contre le vent on mouille ses chaussures sinon son pantalon, Bébert se décida un matin de septembre à devenir finosophe !
Dire tout et son contraire de façon si alambiquée qu’on se perde avec délice
dans un labyrinthe d’inepties, applaudissant à son art d’une dialectique mise en lumière par son ombre et développée dans un à peu près trop long pour être approximatif et trop court pour être exhaustif.
En effet, le riquiqui interroge sur la puissance…du raisonnement et tout dire ennuie, pour tout dire, n’est ce pas. Et il ne voulait passer, ni pour un moins que rien,- ce qui prétendrait que rien n’est pas rien-, ni pour un je sais tout : « ah ce Bébert, il est vraiment trop ! ». Il ne fera pas de tsunami.
Renifler l’air du temps, s’y con- former bêtement, adopter un point de vue critique pourvu qu’il ne remette en question rien d’essentiel, c'est-à-dire surtout pas les intérêts des puissants. Il ira jusqu’à se permettre des contre slogans du genre : « travailler plus pour gagner moins » de manière à s’affirmer quand même dans sa différence. Et à se réclamer de grand anticipateur au cas où . Enfin, noyer le poison avec l'élégance et la subtilité qui le caractérisent.
Chapitre un : le zéro est l’un fini
-« à quoi penses tu » ?
-« hein » ?
-« à quoi penses tu » ?
-« à rien »
-« tu es nul, infiniment nul de me répondre comme ça » !
Ainsi naquirent le zéro et l’infini sur un malentendu banal. Il fallait qu’ils soient deux pour se dire « hein », quoique d’aucuns se parlent à eux-mêmes, mais ce n’est pas le sujet.
Comment peut-on ne penser à rien ? Disons « rien d’important » ou « trois fois rien ». Trois fois rien serait mieux que rien et quand on pense, on pense à quelque chose, non ?
Le zéro, lui, serait le manque et il s’écrit d’un signe plein, le sehr O ! Paradoxe, non ?
L’infini, quant à lui,- l’infini a un Kant à soi-, serait l’espace qui se prolonge entre deux parallèles, qui se prolonge …tiens, comme une voie ferrée,- ou la voix de Ferré, d’ailleurs-, où chacun des rails ne rencontre jamais son voisin, ce qui ne les empêche pas de mener grand train. C’est le comble du plus petit collectif : n’être que deux et ne jamais se rencontrer sous peine de dérailler, maintenus par des traverses qu’ils ne peuvent traverser…duraille la vie du rail, et infini son ennui de ferraille.
A zéro, on ne voit rien, sous zéro on a froid. Zéro, c’est nulle part et on peut être dessous ? C’est quand même infiniment vague, car sous zéro la vague est de froid et le vague à l’âme.
A multiplier les zéros, on obtient une bande de nuls ou un milliardaire, tout dépend qui est à leur tête, l’ombre d’un nul ou un nombre entier.
Et l’un finit où le zéro commence ! « Mais zéro qui n’est rien ne peut débuter », dit Titine la copine à Bébert.
(Des fois il lui mettrait bien la cervelle dans le lave-linge, mais en a-t-elle une ? Et si oui, comment la retrouver parmi les grains de lessive ?)
L’un n’en finit donc pas, il est infini et pourtant défini : si l’un est l’un, il n’est pas l’autre, l’un dans l’autre.
L’infini ment.
L’un défini est fini et infini : c’est le tout et rien, et ce n’est pas tout : le zéro ne commençant pas (merci quand même Titine) où l’un défini ne finit pas, c’est un rond d’un dans l’eau qui ne sert à rien sinon qu’il peut s’étendre à l’infini, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’eau ou d’O, ce qui nous ramène à zéro.
L’un sans l’autre ils ne sont rien, le zéro est l’un fini et l’infini s’annule sans O, et l'un finit où le zéro ne commence pas.