Recroquevillé par Chronos, Zeus , puis Caron,
A craqué, sous mon pied, un vieux limbe marron...
Avait-il habillé le grand chêne ou le hêtre ?
L’yeuse, le châtaignier ou l’érable ? Peut-être...
Mais l’automnal Phébus et les vents qu’il soulève,
L’avait privé de branche, avait tari sa sève ;
Il l’avait allongé sur tapis éphémère
Qui deviendra humus, sédiment, puis poussière...
Du sentier du passé, aux vents neufs du printemps,
Il prendra son envol... Mais mon pied, pour longtemps,
Garde précieusement, gravé sous le talon,
Le petit craquement de la feuille marron...
Était-il plainte ? Cri ? Regret ? Désespoir ? Deuil ?
J’ai vu la chrysalide au rameau du cerfeuil
Nouvellement verdi... Du petit toupillon
En un frisson d’espoir, est né le papillon...
Il a gagné le ciel, la fleur et son pistil ;
Frêle, vers l’avenir, il quête, le sait-il,
Les beaux jours qui s’enfuient, en laissant le futur
À ceux qui, après lui, coloreront l’azur...
Recroquevillés par la joie et le malheur,
Se coucheront encor des limbes, par bonheur !
Le mien est aujourd’hui d’offrir à ma saison
Six craquements du cœur, en couplets de chanson...
Gepetto (et la musique, mais non encore enregistrée)