Ma mort.

Elle a surgi un soir de soufre dans la ténèbre de ma porte ouverte, s’est avancée, tranquille.

Longtemps j’avais brandi la hache de la peur souterraine, corps qui se cabre, inutile négateur des présences aériennes pleurant dans leurs robes de bure.

Et j’ai tenté en vain de déchirer ta face lumineuse comme un enfant s’arrache les plaies en riant.

Pourtant, il y eut cet instant où le corps renonce.

Il pleut sous la coulée de l’ombre et la main retombe.

A genoux, terrassée, je n’ai plus détourné les yeux et je t’ai vu : belle, grande comme la ligne des monts qui dessine la face vierge du ciel.

Court, mais dense et brillant !

Chaque phrase vibre puissamment.
J'aime en particulier "Il pleut sous la coulée de l’ombre et la main retombe."

Merci filo!

Il s'est passé une chose étrange ce soir que je ne peux m'empêcher de raconter.
A l'instant même où j'envoyais: "Ma mort", je me retrouvais dans le noir total à cause d'une panne de secteur qui paralisa une bonne partie de la ville de Nice pendant une demi-heure.
Ca fait drôle, tout de même!

Très fort, en effet.
J'aime la fin, qui nous laisse entendre qu'après tout, la mort n'est qu'une force de la nature comme une autre, aussi belle et inaltérable qu'un paysage, aussi puissante qu'une montagne. Une ligne au fond de notre horizon, devant nos yeux chaque matin, et que tant oublient de voir.