L'aveu du miroir

Mon présent décline
j'ai l'air en courant
d'attiser les braises
de la lumière que je bois


Alors je chemine
dans la fumée sans feu
j'avance ma grimace
dans l'après

Une poésie tout en mouvement.
Un trésor au milieu des cendres?
Je trouve que tes mots changent de matière...
Serais-tu alchimiste?

J'ai beaucoup hésité à commenter ce poème, parce qu'il a provoqué en moins un malaise inexpliqué. Je ne pourrais expliquer pourquoi, mais il m'a rendue triste...
Je l'ai lu, relu, et décelé au fur et à mesure les subtilités de ce texte. Le travail d'orfèvre que tu as fait là mérite largement qu'on s'y attarde :tes strophes en miroir, la métaphore du feu qui revient sans cesse ("braises", "fumée sans feu", "âtre", "cheminée", "cendres"), le jeu sur les mots et les sonorités. Subtil et troublant. Mais triste.

J'ai vu dans ce poème "en trois temps" un homme qui se regarde sans concessions, emmêlé dans ses maillons de vie. Un certaine déception (de la vie?) et un questionnement sur le possible de l'après nous prennent à la gorge. Des allers-retours et du sur place dans les jeux d'ombre et de lumière du feu intérieur.