« Qu’on me rende mes mains ! » criait-elle.
Mais la masse noire dans l’ombre restait inamovible comme un bloc de béton armé. D’un rire contenu, les milliers de mains se serraient.
« Je n’avais pas donné mon aval ! » continuait-elle.
Mais sa voix s’écrasait sur le mur de l’enceinte, retombait en gouttelettes fines sur le sol triste, épuisée.
C’est alors que commença la ronde. Comme des enfants à têtes de pierre, ils se tenaient à présent, les uns contre les autres, tournant dans l’espace clos.
Des bas-fonds ténébreux montait une musique…
« Je n’ai pas dit mon dernier mot ! » hurlait-elle.
Mais ses paroles, à peine sortie de la bouche, étaient avalées par des visages ricanants, transportées par le rythme tellurique vers les sommets d’une montagne de fer.
« Je n’irai pas. » gémit-elle, enfin.
En larmes, à terre, elle sentit tout à coup le souffle d’une onde fraîche, comme une présence aux abords d’une rivière.
Quand ses yeux regardèrent à l’intérieur de soi, tout fut effacé.