Comptes de nuits
Quelquefois ma nuit saigne
Aux quatre murs opaques
De l’insomnie dépressive où elle cogne
Après l’amour, dans le silence bercé par le souffle en rêve de l’amie
Ma nuit s’envole vers des paradis doux qui s’éteignent l’œil clos.
Elle lutte contre le sommeil et veille l’enfant agité
A me rompre le dos.
Elle s’émerveille des artifices,
Brièvement,
Préférant les étoiles et leurs myriades immuables
Filant l’été aux quatre coins du ciel.
Ma nuit dans le halo de la lampe et sa muse
Inspire des détours aux mots insoupçonnés.
Mes jours rugueux l’attendent
Et son étoffe douce
Où le velours des pas mène au giron fertile.
Ma nuit s’abrite et s’abrutit
Des colères du temps que les humains imitent.
Elle en tremble et chaque matin
S’efface la face retrouvée.
Elle court de fête en partage où le monde est moins lourd
Quand diffuse l’amour.
Quand elle sera dernière au gong de l’inventaire,
Elle me noue et j’ai peur,
Mille et une subirais d’ennui et de manque
Pour ne pas être seul
Sans la main à tenir l’entrée de son éternelle noirceur.