Coeurs musiciens

Une mélodie fredonnée
Lèvres closes, paupières baissées
Ton corps écho bat la mesure
Songe mouvement
Lent déployé.

De ta mélopée obsédante
Suis le refrain filigrané
J'épouse le cercle de tes hanches
Talonne ton tempo lacéré.

En eaux profondes contre toi
Temps ralenti
Nos coeurs archets
Oscillent en pavane rêveuse
Ta bouche à ma bouche accordée
Ton sang tambour déraisonne
Vibrato à nos sens éveillés
Compose délire
Sur la portée de tes je veux
Ponctuations de nos baisers
Une gymnopédie empressée.

Je bascule sur le sol
Plus de si
Sous tes lèvres
Une cadence soupirée
Sous tes mains
Glissando obstiné.

Tu donnes le la
Je suis ta clé
Elégie orgiaque
Crescendo oppressé
J'alitère, tu soupires.

De mon corps instrument résonne
Tous les accords
D'une barcarolle enfiévrée.

Ma peau
En pizzicato effleurée
Frisson de cordes caressées.

Un cri un seul croche ta chair
Au triangle d'or égaré
Ton thème attise
Musique
Fusion
Enfin couplet
Enfle percute métronome
L'orchestre aux désirs délivrés.

Symphonie majeure composée
Sans bémol sans rature
S'emmêler
Tangue d'un tango
Tellurique
Volte d'une valse
Volupté.

Complice de ton rythme
Enchaînée
Qui syncope qui déraille
Envoûtée
Expire
Toutes nos violences
Libérées.

Sur la partition refermée
Plus que le battement de nos coeurs
Dans la raphsodie éreintée
De nos corps
Au chant d'amour
En musique
Tombés.


(une pensée à Parenthèse musicienne...)

Moi j'aime tes mots fleuves...Ils coulent en moi, en dégradés de couleurs chatoyantes. J'ai aimé aussi "toutes nos violences libérées".

Tellurique en effet cette musique des corps et des coeurs.
Un champ lexical parfaitement accordé au théme, un opéra sensuel.

Constance frémissante, amoureuse ? Je trouve que là tu
te sens mieux, habillée de mots qui ont les sens éveillés, plus même – en
délire. Tu joues bien « la symphonie composée sans bémol sans
rature »…
Mes compliments Sol

Excellente allégorie gnossienne pour emprunter une terminologie chère à Erik Satie où j'ai apprécié certaines gymnopédies...Voila qui ne me laisse pas insensible. C'est très rafraichissant, je me sens moins vieux, serait-ce de l'eau de jouvence ? Compliments. LOUP.

Eh bien... je te reconnais comme on signe "soi" par sa propre écriture, Constance. Et j'aime cette douceur là.

J'aime beaucoup la sensualité musicale qui se dégage de ces mots. Cela me fait penser à un tango langoureux de Aztor Piazzola.

mention pour "Nos coeurs archets
Oscillent en pavane rêveuse"

Bel hymne frémissant

Elle connaît la musique, notre Constance, allegro ma non troppo