Cercle autour du feu

La nuit coule autour

elle rapproche
les âmes et les coeurs

le feu rassemble

vecteur des non-dits
il cristallise l'instant
matérialise le silence
l'éclaire et lui donne un sens

le feu enrobe les regards
réchauffe les mots qui le survolent
les pare d'une valeur unique
et secrète

le bois sacrifié s'évapore
part en fumée
droit vers la nuit brumeuse
comme une voyelle à la mère

il n'y a pas de fumée
sans ce feu
sans la flamme
qu'on entretient


Crépitées les paroles
éclatés les rires
élevés les chants

l'amour réchauffe
nos coeurs embrasés

Heureuse de te lire, tes poèmes et ton inspiration me manquaient ces derniers temps...
Le sujet de ton texte est plutôt simple, et tu le traites simplement, mais avec ce fond de réflexion et de profondeur que je connais bien.
Je retrouve une maitrise au cordeau de la langue et une restitution des émotions sans pathos (là j'ai du boulot !).
Une mention particulière pour la strophe suivante :
"Le bois sacrifié s'évapore
part en fumée
droit vers la nuit brumeuse
comme une voyelle à la mère"
La dernière ligne étant pour moi une vraie réussite.

Merci.
Oui, "Comme une voyelle à la mère" peut être pris dans plusieurs sens, et même, lointain et suggéré, la "bouteille à l'amer"

Se relever, en disant oui, pour remettre une bûche dans le feu, c'est tout ce qu'il y a à faire.

Une fois assis, saluer celui qui a bouté.


S.

"Le feu enrobe les regards"...image très forte qui me réchauffe déjà l'âme...et le soir n'est pas tombé. Merci.

"Crépitées les paroles
éclatés les rires
élevés les chants"

Quand le participe passé se décide à passer à l'acte: ça fait des étincelles.

Un poème qui crépite!

Merci filo.

Merci Margo!

Ailleurs, on aurait sûrement conclu par "crépitement"

Haaa que ça fait du bien d'être ici!

Un texte qui me rapelle les chants autour du feu de camp de ma période scout. Chaleureux et vivant comme le feu qui rassemble, et la métaphore avec l'amour. La flamme dans tous ses états. ya t'il un sacrifice dans toute flambée?

A vrai dire ça me rappelle un campement au bord du Lez ...Il y avait le feu et les esprits, un air de liberté au sein d'une assemblée mystérieuse, et des chants se sont élevés dans la nuit accompagnant le bruissement du fil de l'eau....Compliments. LOUP.

à moi un de ces feux de la St Jean toujours de tradition ici.
Amours et feux: série inépuisable!
hmmmm, tu nous y installe pour de vrai!
merci Filo
Mick