Protéine chauffée par le souffle
Pour S.
Protéine chauffée par le souffle – du haut
c’était prévu : nous le devons
à la fin. Comme tous.
Jour premier : laver, habiller, choisir
le cercueil. Couronnes, offices. Prêtre.
Elle criait sur la voisine, qui en pantoufles
est sortie devant la maison pour demander. En plus
elle ne se souvient plus. Comme du jour de leur mariage.
Sa mort était présente depuis longtemps
comme cette lionne paresseuse – restait en face
guettait avec élégance la nourrissante côtelette
de protéines et de poussières cosmiques*
Ils disent que cela est mieux, qu’enfin
cela ne fait pas mal. Ils disent ainsi. Peut-être
elle aime mal – mais que cela soit encore.
Jusqu’à mardi, jusqu’au prochain hiver
ou au moins jusqu’à demain – que même cela
fasse mal.
Pour la route elle lui a donné un éléphant, à la trompe relevée.
Par chance. Ils vont jaser, ils vont
s’en souvenir plus longtemps que de la couleur des yeux. Peu importe…
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*T.Konwicki