Dame temps

Cela fait bien longtemps que je n'ai plus écrit de poème, et ("Oh rage! Oh désespoir!") je pense ne pas pouvoir en rédiger de nouveaux avant de nombreux jours, faute de temps. Le poème que je vous présente ici est donc assez ancien (à mon échelle de gamine).

Dame temps



Dans le bain sans vapeur des idylles d’octobre
Je plonge avec effroi mon corps de souvenirs.
Dans l’eau de Dame Temps, Dame violente et sobre,
Je peux toucher le gouffre où vieillit l’avenir.


Se baignant avec moi, cette Dame bleu pâle
Me regarde le cœur et le presse très fort
Mon sang se mêle à l’eau quand ses iris opales
Tranchent une à une en secondes anaphores


Ce morceau palpitant, chronomètre de l’âme.
Ce point chaud frissonnant pulse toutes ses craintes :
Ne pouvoir à jamais jouer toutes les gammes
Des saisons, des années, toutes ces choses saintes.


Alors je me grandis en quelques mouvements
Je toise la cruelle, ses armes sous ses cils.
Le défi dans la voix, je lui dis doucement
« A présent oublie-moi, je retourne aux idylles ».

C'est bien dit cette angoisse du temps qui passe, et original de présenter ce vieux Chronos sous des traits féminins.
Mention spéciale pour la 3ème strophe.

Joli poème, je plussois Morgane !
Attention toutefois aux fautes d'accord : pluriel et conjugaison ; relis bien, il y en a plusieurs de chaque.

Ce vers "Cisèlent en heure de minute en effort" me pose problème dans le fond et la forme.

J'aime beaucoup l'idée et son développement.

J'aime particulièrement la quatrième strophe qui dégage beaucoup de force, de hardiesse.

J'apprécie beaucoup l'originalité et la force indéniable de ton écriture. Ce n'est pas commun, ta façon de présenter la lutte contre le temps. Voilà un texte d'une belle facture, et d'une belle maturité aussi.

Merci à tous pour vos commentaires.
Honte à moi pour les nombreuses fautes que j'ai laissé traîner tout le long du poème... je vais y remédier tout de suite.
Quant au vers "Cisèlent en heures de minutes en efforts" tu as raison Filo, il était pourri, donc je l'ai changé en "Tranchent une à une en secondes anaphores"... qu'en penses tu?

Quelle personnalité personnalité!
Qui transcende la forme ...

C'est mieux au niveau du sens, mais pas tout à fait : tranchent quoi ?
À cause du "en", ce n'est pas les secondes anaphores (pourtant ce serait bien), il faudrait un "les" à la place.
Et problème au niveau de la césure qui n'est pas à l'hémistiche alors qu'elle y est ailleurs.

Je ne l'avais pas relevé, mais "toutes ces choses saintes" me gêne un peu aussi. Pas très poétique et moins à la hauteur du reste !

Elles tranchent " Ce morceau palpitant, chronomètre de l’âme." Moi je pense qu'on peut trancher EN secondes anaphores ou EN petits dés, ou EN lamelles bien fines ou encore EN morceaux irréguliers... donc je ne vois pas bien ce que tu veux dire mais suis prête à de plus amples explications si tu t'en sens le courage.
Pour ce qui concerne "toutes ces choses saintes" ça je l'aime bien donc je le garde

OK. Je ne suis pas allé plus loin que la strophe elle même lorsque j'ai relevé le pb de césure, et je n'ai pas eu idée que le premier vers de la strophe suivante finissait celle-ci.
Effectivement, ça prend tout son sens, et ma remarque sur le "en" est totalement caduque. Je dirais même plus : c'est une belle phrase.