Fin du premier acte.

Verbe,
porté, déporté
ruant dans l’ornière.

Verbe-matière
quand l’ombre souffle sa salive :
puanteur mécanique des sucs.

Je dévie,
je jette l’ancre
en amont,

dans la bouche du ciel.

Elle perle.

Pluies messianiques!

Le dos rouillé crache sa croûte ignoble.
Les eaux plient les rides du temps.

Elle coule.

Marcher au milieu des coquilles vides,
des cœurs perdus
derrière la plaie pendante de la langue.

Continuer sans lâcher l’instrument.
Précisément.

Parfaire comme on sculpte la peau.

Apprivoiser, sans relâche, le travail des sources.

Ressusciter l’intérieur.

Saisir, l’instant.

Par le geste ressurgir
dans la lumière d’un nouveau jour.

" On" m'a dit un jour "Je t'ai mise dans la lumière".
Oui, mais la lumière ébloui quand on s'est bloquée soi même dans l'ombre pendant des siècles, ce n'est pas facile à vivre, mais c'est justement "vivre".
Ce que tu dis depuis longtemps Margo, et je me retrouve dans cette démarche.

Je vais chipoter sur "précisément", précisément trop "précis"...

J'avais pensé à "l'instrument" du chirurgien ou à celui du sculpteur.
Pour ce qui est du chemin, je sais... d'où le titre.
Mais que c'est bon de commencer à voir plus clair!

Merci, Madame.

Des images frappantes dans ce texte :
"Marcher au milieu des coquilles vides,
des cœurs perdus"
ou bien :
"Parfaire comme on sculpte la peau."
C'est extrêmement visuel, et cela suggère aussi beaucoup.
Pour le fond, comme Morgane, nous avons la même sensibilité sur plein de choses.