Je viens justement de rédiger un article à sa mémoire sur un site journalistique, je le reproduis ici intégralement :Richard Wright est né à Pinner, dans la banlieue NE de Londres le 28 juillet 1943 et a passé son enfance à Hatch, pas loin.
Il est donc mort ce mois-ci d'un cancer, le 15 septembre 2008, à l'âge de 65 ans
Il a commencé par la trompette et le piano puis s'est mis à la guitare à 12 ans, en autodidacte, puis au saxo. Il fut vite passionné par le jazz et le R&B (le vrai, pas la merde qu'on appelle R&B de nos jours).
C'est au printemps 1963, en première année d'architecture à l'école Polytechnique de Regent Street, Londres (renommée depuis University of Westminster), qu'il rencontra Roger Waters et Nick Mason. Il commencèrent à faire de la musique dans un groupe de 6 musiciens tous débutants baptisé Sigma 6. Waters y jouait de la guitare ; il jouait également avec des étudiants de Cambridge : Roger Keith (alias Syd Barrett) et David Gilmour et la connection eut lieu en 64 ; l'association fut baptisée d'abord
Architectural Abdabs, puis
Tea set puis Syd proposa
Pink Floyd Sound du nom de deux bluesmen, Pink Anderson et Floyd council.
Contrairement aux apparences, Roger Waters n'était pas du genre premier de la classe, et Syd barrett encore moins. Nick Mason fut de tous temps l'ami de tout le monde, et Rick Wright était le plus réservé.
Même dans la carrière médiatique du groupe, il a un peu le rôle qu'a assumé George Harrison dans les Beatles : le type sensible, discret et introverti qui est néanmoins indispensable au son du groupe et aux choeurs.
À l'époque de la formation des Floyd, Rick sortait déjà avec sa future femme, Juliette, qui était venu chanter quelques morceaux de blues dans leur premier groupe. Tous deux ne restèrent pas à la Polytechnique : Rick intégra le London College of Music et Juliette l'université de Brighton.
Début 65, alors que le groupe avait réussi enfin à enregistrer un 45 tours de demo pour démarcher les clubs, il finit par décrocher une résidence au Countdown Club, au sous-sol du Palace Gate Hotel. Il y avait encore un certain Bob Klose à la guitare en plus de Syd, alors que Waters avait déjà adopté la basse.
À cette époque, Rick avait déjà conçu une chanson intitulée "You're the reason why", publiée et diffusée en face B d'un single appelé
Little Baby par un groupe nommé
Adam, Mike & Tim. Il reçut pour cela une avance sur diffusion de 75 livres.
Lorsque le groupe se produisit la même année enfin au fameux Marquee Club, il fut remarqué par Peter Jenner, qui enleva le "Sound" du nom du groupe, et leur proposa un contrat.
The Pink Floyd était né.
Le but ici n'est pas de retracer toute la carrière du groupe.
Il faut savoir que Rick Wright a contribué plus qu'on le croit au son et au caractère planant de Pink Floyd. Il a participé aux compositions notamment des morceaux les plus longs et psychédéliques du Floyd, comme
A Saucerful of Secrets,
Remember a Day (où il chante en lead),
See-Saw,
Atom Earth Mother (ha ! son solo cinglant pendant les vocalises!),
Summer 68,
The Love Scene (B.O du film Zabriskie Point),
One of These Days Echoes où il chante avec Gilmour,
Breathe in the Air,
Time, et
Us and Them et
The Great Gig In The Sky qu'il a entièrement composés pour l'album
The Dark Side Of The Moon,
Shine on You Crazy Diamond, sans oublier ses délires solo sur
Ummagumma.
Après la reformation de 1988, il a continué. Il a d'ailleurs co-écrit la moitié des chansons du dernier album du groupe,
The Division Bell, et chante même en lead sur
Wearing the Inside Out.
Roger Waters n'a jamais été vraiment son ami, et ils ne pouvaient d'ailleurs plus se supporter à l'époque de
The Wall, où Waters, qui s'était érigé en dictateur du Floyd, l'a carrément viré du groupe.
Il a terminé l'enregistrement, la tournée et même l'enregistrement de
Final Cut en tant que simple musicien de studio, ce qui est particulièrement humiliant pour une telle star, même discrète.
L'ironie de la situation, c'est que le Floyd n'est pas rentré dans ses frais à l'époque, et Rick Wright fut le seul à gagner convenablement sa vie sur ce coup-là, puisque du coup il était salarié !
Heureusement Gilmour l'adorait et il l'a souvent aidé, notamment dans leurs carrières solo respectives.
Wright a d'ailleurs accompagné Gilmour en 2006 sur la tournée de l'album
On a Island.
En 1978, il sort un album solo intitulé
Wet Dream, sans aucun succès.
En 1984, il tente encore le coup avec Dave Harris, sous le nom de ZEE, avec un seul album,
Identity, qui n'est franchement pas terrible, même la pochette, et l'aventure s'est aussitôt terminée.
Sans les autres Pink Floyd, ça ne le fait décidément pas, c'est cette formation qui le pousse à se dépasser musicalement.
Deux ans après
The Division Bell, il sort un dernier album solo avec la contribution d'Anthony Moore,
Broken China, très planant, dont le look de la pochette ressemble totalement à du Pink Floyd. Manu Katché est à la batterie et Sinead O'Connor y chante deux chansons. Plusieurs guitaristes y contribuent, dans un style étrangement gilmourien. C'est probablement le meilleur des trois.
Avec sa mort s'écroule les derniers espoirs des fans d'une reformation du Pink Floyd, comme le laissait espérer la réunion pour le concert du
Live 8 à Londres en 2005.
Lien :
http://www.myspace.com/richardwilliamwright Videos :
https://www.dailymotion.com/video/x6rsvj_richard-wright_musichttps://www.youtube.com/watch?v=v4rdN4x6B4khttps://www.youtube.com/watch?v=dwZJGXL3e0k&feature=related