Poème aux traitres quotidiens

Savez-vous le pourquoi, monsieur, de mon courroux
Contre ces êtres-là qui ressemblent à vous
Et combien je vomis sur vos sombres desseins
Tandis que le mépris me suffit aux prochains ?
Je ne supporte plus ce lot d’hypocrisie
Quand les moindres faux culs hurlent à l’infamie
Et fustigent les uns violeurs ou pédophiles
En s’offusquant sereins des pensées les plus viles.

Bien haut, vous brandissez la colère du pur
Et vous manifestez contre tout être impur
Redorant le blason d’une probité feinte
En jouant à raison la libido éteinte.
Pourtant vous les enviez, les inconscients qui osent
Et vous vous méprenez à ces métamorphoses :
Votre masque est tombé voici quelques minutes,
Vos airs de sainteté cachent un monstre en rut.

Tandis que souriant vous vous montrez affable
A cet air suffisant du nanti respectable
Vous méprisez la dame à ce métro bondé
En lorgnant le quidam usé, désabusé.
Mais votre main muette accrochée à mes rimes
Trahit enfin la quête indignée de vos crimes
Et vous jouissez en vain quand, lascive, elle assure
Ce contact anodin que la candeur abjure.

Monsieur, vous comprenez que le moindre faux pas
Vous guette, et vous savez qu’ainsi je ne peux pas
Devant tant d’insolence à ce monstre en déroute
Feindre l’indifférence à mes excès de doutes.
Vous êtes de ceux-là qui profitent sans cesse
Jusqu’au jour où, sans foi, vous montrerez vos fesses
A l’enfant insouciant que le désir incite
Sitôt adolescent à vous sucer la bite.

Branlez-vous dans le noir et oubliez vos peurs
Plutôt que de vouloir maîtriser vos erreurs,
Enseignez donc l’amour aux jeunes qui se perdent
Et aidez sans détour à essuyer la merde
Car si je vous déteste et vous crache au visage
Je suis toujours en reste au temps qui devient sage
Et j’espère au prochain un monde en paix qui tremble
Car c’est vrai, j’en conviens, beaucoup je vous ressemble.

Mes vers sont fatigués et n’ont pas de raisons,
Jamais vous ne lisez que les prix aux salons
Des sucettes à la viande aux caves des tournantes
La jeunesse est offrande à vos années d’attente.
Enfermez-vous enfin dans le mépris d’autrui
Et continuez serein à vous foutre de lui
Puisque nulle sentence aux hommes comme vous
Ne sauvera l’enfance à ce monde trop fou.

Ha ben, tu ne leur envoies pas dire ! Shocked

Tu sors du procès d'Emile Louis, ou quoi ?

En tout cas, bien envoyé.

Prophète Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007

Je connais bien la différence, Guillaume, entre celui qui dérape, emporté par un instinct "bestial" qu'il n'a su réprimer, et celui qui fait en toute connaissance de cause.
Combien rêvent, en effet, de "perversions" en tous genres, et n'osent pas, et se drapent dans leur dignité malgré eux, juste parce qu'ils sont incapables d'assumer leurs fantasmes ? Et combien parmi nous n'ont jamais fait quelque chose que la "morale" réprouve vraiment complètement, ou expérimenté des trucs bizarres ou soit disant interdits ? Le faire dans le respect de l'autre ou des autres, c'est pour moi le faire en toute innocence.
Mais ceux qui délibèrement construisent leur pensée autour de l'abus de l'autre, de l'enfant surtout, et justifient des actes monstrueux avec une dialectique élaborée et intellectuelle, ceux là existent. Et il vaut mieux en avoir peur, sincèrement. Nulle hypocrisie là dedans. J'en ai regardé dans les yeux, et ce que j'y ai vu, c'est une expérience que je ne souhaite à personne, et qu'il m'est impossible de me remémorer sans avoir la chair de poule. C'est juste le mal, à l'état pur. Sans rire.
On ne peut pas dire que je sois super optimiste quand on parle de sauver l'enfance, Guillaume. Mais quand je suis un peu découragée, ou que j'ai l'impression d'écoper l'océan avec une petite cuillère (percée, de surcroit), je me rappelle une phrase sur le mémorial des justes :
"Sauver un seul être humain, c'est sauver l'humanité toute entière".
On fait ce qu'on peut.
Sinon, je t'apprécie dans ce registre, la hargne te va si bien ! Smile

Maître Nombre de messages : 1711 Age : 76 Date d'inscription : 09/07/2007

Je pourrais répéter quasi mot à mot ce qu'a dit Constance.
Surtout concernant ceux qui sont incapables d'assumer leurs fantasmes.
Le mal à l'état pur commence avec cette hypocrisie que tu dénonces si violement, mais avec brio.

Maître Nombre de messages : 1790 Date d'inscription : 08/07/2007

oui quoi margotte?

Maître Nombre de messages : 1290 Date d'inscription : 11/07/2007

oui, la colère est juste, je crois. Un peu obscure parfois, je veux dire pas assez limpide à mon goût. Mais sa force est là. Mais notre colère, ils s'en moquent un peu, non? Et que reste-t-il à faire? Faire autour de soi, au plus proche, tache d'huile...après, l'histoire nous dépasse, pauvres insectes que nous sommes.

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