Triolets pour duo...

Ses mots sont confondus aux siens.
Comme un cadeau il les reçoit.
Et chaque jour Noël revient.
Ses mots sont confondus aux siens.
Sa phrase délicieuse est lien,
Sa prose exquise est un émoi,
Ses mots sont confondus aux siens.
En cadeau elle les perçoit.

Ses vers aux siens sont identiques.
Il les lui offre. Ils sont printemps.
Ils chantent les pistils magiques.
Ses vers aux siens sont identiques.
Et leur amour des mots, unique,
Confondu, bravera le temps.
Ses vers aux siens sont identiques.
Elle les offre. Ils sont printemps.

De son cœur au sien relié
Par une conjonction sublime,
Elle offre les mots oubliés
De son cœur au sien relié.
Et sur sa feuille dépliée,
Il cueille l’amour et ses rimes,
De son cœur au mien relié
Par une conjonction sublime.

Sa main du cœur écrit "Pour Toi" ;
Son encre est larme de son œil ;
Sa plume vit par son émoi ;
Sa main du cœur écrit "Par Toi,
Le temps est sans prise sur moi."
Nuit et jour, sur blanc sans écueil,
Son cœur azur écrit "Pour Toi" ;
Son encre est larme de son œil.

Encore une délicate broderie, forme poétique raffinée et impeccable, mais toute en douceur et en émotion.
Que de mots délicieux... je trouve ce "toucher" poétique très fin et d'une intimité qui nous fait croire à chaque fois que tu ne parles que pour nous.
Rien de négatif à en dire.

Délicieux!
"Sa plume vit par son émoi"...
On ne peut écrire sans "émoi".
Et il y a toujours quelque part un "Toi" à qui on parle, même sans le/la connaître!

Délicatesse et vraie poésie !
Toujours admiratif de la façon dont tu maîtrises à la fois le fond et la forme, l'allégorie subtile en prime.

Ça ressemble au principe du pantoum et à celui de la vilanelle, mais ce n'est ni l'un ni l'autre, non ? Tu as respecté une forme particulière ?

J'ai déjà eu l'occasion de lire des poèmes de forme particulière (pantoum...) mais en étant jamais vraiment séduite.
Celui-là est tout autre, peut-être parce que la forme correspond parfaitement au fond, complétée par un beau travail sur les sonorités : des liens qui se tissent, des doigts qui se nouent, des esprits qui s'enlacent...
Les répétitions et "l'unité sonore" ne font que renforcer tout cela, et le plaisir que l'on prend à le lire.

filo a écrit:

... Tu as respecté une forme particulière ?

oui, cela s'appelle le Triolet (d'où le titre...)

"Un triolet est un poème à forme fixe composé de huit vers sur deux rimes et dans lequel les premier, quatrième et septième vers, ainsi que les deuxième et huitième vers, sont identiques. Le mètre d'un triolet est généralement octosyllabique. Il peut être composé de deux quatrains ou bien d'un seul tenant, formant un huitain que l'on appelle alors triolet continu."

Dans celui-ci, je me suis accordé quelque licence dans "l'identité" des vers pour "jongler" entre elle et lui...

bises