Même en songeant A t'élever,
Larguant enfin Haut les amarres,
En soulevant Un coeur brisé,
Retiens ton vol En exutoire !...
Une vie en Xérographie
Aurait suffit Loin des humains
Effarants de Xénophobie,
Crachant à leurs Ecrans sans tain.
Sous tes regrets, Ici et là,
Comme un aveux Insignifiant,
Oublies-tu les Unions de foi
Soumis aux voeux Omniprésents ?
Une autre fois, Vivant ta vie
Enfin sans peur, Ni décadence,
Tu resteras Loin du mépris,
Arguant au coeur Toute évidence.
Une autre fois, Tu m'écriras,
En inversant Ces foutus rôles,
Ruban de soie Ou taffetas
Insolemment Sur ton épaule.
Oui, je sais bien, Une utopie
Balaie mon coeur, Lente et rebelle.
Il n'y peut rien, En poésie,
Un amateur Se croit fidèle
En amitié, Dans les excès,
Et en amour Tant qu'il est temps,
Ecrivant ses Nombreux regrets,
Têtu, toujours, A son talent.
T'écrire encore, Isolation,
Où le courant Ne passe plus
Souvent à tort, Ou à raison,
Rime pourtant Comme un vécu...
Restera l'autre, Evidemment,
Virtuose au mal Et au mépris,
Riche en apôtre, Usé dedans,
Néanmoins sale A notre vie.
Bien que je sois Couvert de honte,
En m'isolant, Si j'ose enfin
Boire à la foi, Au bout du compte,
Lui confessant, Ici serein,
Sans me restreindre Aux artifices,
Notre dédain Tout en finesse,
Lui, va contraindre En son délice
Tout un chacun Remis en laisse ;
Et ce combat Perdu d'avance
Aura le goût Sucré d'antan,
Ivre de toi, Non sans défiance,
Vêtu de nous Innocemment.
Tout notre amour En abordage
Abuse nos Regrets d'antan,
Et tout autour, Gavés d'adages,
Rient tous les mots En rugissant,
Terriblement Teintés de nous.
Et mon esprit Reprend son droit,
Aux décadents Usés de tout,
S'écriant : vis Où que tu sois :
Ne plus jamais Dire je t'aime
Et vivre fou Sans moindre larme,
Vivre à l'excès, Ivre et bohème,
Ou perdre tout, Leguant les armes ;
Oser le non Nonchalamment,
Sans toutefois Inclure un oui,
Larguer au fond, Non sans talent,
Enfin le soi, Sans ironie.
Tout me rend fou, Poète infâme,
Au firmament Soudain atteint,
Tout à part vous, Ombre de l'âme
Liée au temps Et au chagrin.
Rien ne va loin, Assurément,
Ni mes rimes Choisies pour toi,
Encore moins Tout mon talent
A ces crimes Noués aux lois.
Tu le sais bien, Là ou ailleurs,
Ecrire ne Crée plus le charme,
Il n'est plus rien, Et puis je meurs
Loin de tes yeux Ornés de larmes.
Rayant l'azur A nos ébats
Gargarisés En artifices,
Un air impur, Xénon des rois,
Nourrit, rusé, A nos calices
Rêveurs et sots, Grands infidèles,
Usés, vaincus, Et lunatiques,
Toujours dévots A l'éternelle
Nymphe déchue, Ou fanatique.
Nourris en vrac, Ces quelques vers
Haïssent tout Au point final.
La rime craque A ma misère ;
N'y voyez-vous Chagrin fatal ?
En acrostiche, Oublié là,
Un mot tout seul, Bien singulier,
Languit et triche, Inscris en moi
Et mon linceul Mal inspiré.
Alors je meurs, Loin des écrans,
Innocemment Couvé de cris,
Ici sans peur, Et sans tourments :
Une vie en Xérographie.