Vers ailleurs
Nous marchons sur le monde et maudissons ses maux
Les crocs carnassiers claquent en courts échos
La foule défile, farandole infernale
Autant de tristesses qui attendent leur tour
Fantômes fous flottant et faisant fi de fuir
Ils jettent leurs jetons, enjolivant le jeu
Au soir, silencieux, saignant dans leur silo
Ils mangent sans mot dire ou mentent en mimant
Lorgnent un peu l’écran puis larmoient dans leur lit
Ils déroulent leurs draps défiant leurs démons
Quand la nuit se finit alors ils renient tout
Et le jour ils rejouent, javellisant leurs joies
Le disque doré dit le doux chemin des danses
Sa liquide lueur délie les lourdes larmes
Il faut de la force, de la folie d’enfant
Qui courra vers son cœur ? Qui craindra ce courage ?
Le doute est douloureux dans ce désert d’oubli
Nous rejoignons la nef qui n’attend plus que nous
Nous naviguons noués pour renaître à nous-mêmes
Traçons une trouée dans les trains taraudés
Vacillons vaillemment sur la voie de l’envol
Puis ayant perdu pied et pédalé pour peu
Dévalons le versant en avalant le vent
Pour atterrir tremblants au tournant de nos transes