Les racines du peuplier

Dans ce texte j'ai certainement de nombreuses modifications à apporter.
J'ai conscience de son manque de poésie...pourtant j'ai des choses à dire !

Un peu modifié....


Les racines du peuplier


Dans le silence de la matrice…

chaleur et humidité

flottements et pulsations

résistance et pressions

éclatement et naissance

Cri

Le premier cri arraché à la nécessité de la vie

Vivre pour conquérir la liberté

L’enfant se cramponne aux cheveux de sa mère

S’il desserre les poings… il tombe !

Enfant

lâche les fibres tissées dans l'acier

à l’embrassement du vide

tente le froissement


La vitalité dans son cri sonde le silence

Un tournoiement et son faisceau irise

le spectre blanc de ses influences

Vie

Nature mouvante

le sol se dérobe…et je tombe !

Détour

Un rythme à jamais perceptible

me propulse au point d’équilibre


Puiser ma force dans mes racines invisibles

ériger l’action à l'oblique du destin

retourner en terre me gorger de silence

avant d’engendrer une nouvelle branche

L'ascension du souffle des racines à la cime

son retrait depuis le faîte jusqu’à la souche

un flux…un reflux

les inflexions d’une sève de lumière

irradiant de l'effigie humaine


Ecoutez les murmures

Le rire de la vie sonne creux dans le tronc qui ignore la tristesse de l’hiver

des bruissements parviennent…

les arbres qui tremblent

ondulent leurs feuilles

charment les drageons du doute

Des fissures sur l’écorce

grise et lisse découpent

en plaque les boucliers protecteurs

Pourtant…

Le noyau de l’Etre niche entre les radicelles

ne le cherchez pas sur le feuillage d’airain

Dans ce tabernacle le temps de gestation

et dans le mouvement la croissance

entre les deux s'interpellent

mort et renaissance

rythmés par le tempo d'un cœur

Pas le temps de commenter mais je suis passée et je reviendrai !

J'ai revu le texte...Margo tu as dû le lire entre deux modifications.
J'avais posté la première version (qui était loin d'être une première) pour m'encouager à me remuer encore un peu les méninges.

Je trouve cela vraiment excellent, dans le propos et en partie dans la forme. J'aime cette immense sensibilité et ce souffle de vie.
Ce qui à mon sens pourrait être amélioré :
" l’embrassement du vide", je pense que j'aurais mis plutôt "embrasement" (je sais, le sens est différent)
Ce "non" me semble de trop, même s'il fait écho à "vie"
"ériger l’action verticalement" : trop évident, j'aurais vu quelque chose de plus original, genre "horizontalement"
"Le ressaut du souffle" : intéressant, pourquoi pas ? mais c'est soi un mot anglais, soit une pathologie, je veux bien suivre, mais un peu à reculons (le "ressac" serait moins original, mais plus compréhensible)
"un va et vient…qui vient qui va" : bof bof, là je ne suis pas du tout, trop téléphoné.

Sinon, je ne cite pas tout ce qui m'a plu, et il y en a !
J'aime beaucoup beaucoup, c'est long mais tout se justifie.

Constance merci pour ta réponse, je me demandais si j'avais écrit un texte médiocre...malgré la tension mentale qu'il me demande.
- embrasement du vide : j'y ai pensé et je vais opter pour lui
- non : je ne vais plus le mettre en gras
- ériger l'action verticalement : là aussi je coinçais...remplacé par ériger à l'oblique du destin
- ressaut : saillie qui interrompt un plan horizontal...ce qui me gêne c'est que ce mot n'évoque pas une amplitude suffisante pour atteindre la cime, mais je n'ai pas trouvé mieux.
- un va et vient....qui vient qui va : comme je me suis cassé la tête pour ce poème...je trouvais qu'un peu de superficialité pouvait passer...je vais réfléchir

Merci encore.

"Le noyau de l’Etre niche entre les radicelles
ne le cherchez pas dans les feuillages de lumière "

Je préfère ces deux vers-là. (1ère version)

C'est un poème à lire et relire comme un secret qui nous attend.

Pour ce qui est de la forme "Corinne" !!! a fait du bon boulot... Rien à rajouter donc.

Heu, c'est constance sur la ligne, pas corinne... pas grave.
"à l'oblique du destin", c'est bien.
"ressault", sais pas, si quelqu'un a une idée ?
Et franchement, le va et vient qui vient et qui va, non, ça ne passe pas trop à mon idée : pas seulement léger, ça ne serait pas grave, mais plutôt maladroit.

j'suis là...je bosse sans le savoir..;
comme j ai déjà tout dit, donc, je n ai rien à ajouter, hé hé!
bravo pour la correction même si moi aussi je suis d accord avec margot pour les "radicelles"... ce mot me plait....
merci pour ces moments de vie

Ben c'est pas " ressault" , c'est "ressaut" ... non?

J'aime bien ces vers :


"Le premier cri arraché à la nécessité de vivre

Vivre pour conquérir la liberté

L’enfant se cramponne aux cheveux de sa mère

S’il desserre les poings… il tombe !"

J'aimais mieux aussi " le tempo de mon coeur "... qui est plus personnel... plus chaleureux.

Je rature et je recommence.

Constance, je me suis trompée de prénom dans le post précédent, j'ai rectifié.
J'ai remplacé le va et vient par le flux et le reflux.
Ressaut est abandonné au profit d'ascension, c'est moins physique...mais je pense que l'ensemble du texte reste tout de même connecté à la nature.

Margo, j'ai fait un panachage, comme auparavant j'ai parlé de sève de lumière, je ne peux pas dire feuillage de lumière, alors je garde airain, qui convient bien pour des feuilles de peuplier.

Et je vois édité dix fois...mes tâtonnements sont flagrants !
Heureusement, parfois les mots me viennent tout seuls, mais là l'idée de naissance et de mort continuelle dans un même corps vivant était difficile à exprimer.

LaBourrique nous avons posté en même temps.
J'aimais bien aussi le tempo de mon coeur...mais ça me paraissait trop simple...je verrai si je le replace...je laisse venir les observations.
Eh oui souvenir de maman...incroyable comme les nouveaux nés s'accrochent et s'emmêlent dans les longs cheveux de leur maman !

Merci Corinne d'être passée.
Nommée avant d'être vue !
En plus j'ai failli ne pas voir ton com, quel jeu de cache-cache !

Garance a écrit:

Eh oui souvenir de maman...incroyable comme les nouveaux nés s'accrochent et s'emmêlent dans les longs cheveux de leur maman !

Peut-être cette phrase illustre-t-elle parfaitement pourquoi je n'accroche pas à ton texte. Il me fait mal alors je n'y entre pas.

Ceci dit, la forme me dérange. Je la trouve trop hachée. Je l'aurais peut-être préféré en prose, ou plus "en phrases". Là, certains passages sont comme une scansion et je décroche.
As-tu essayé, en gardant le même contenu, de te mettre dans la peau d'une conteuse, de mettre tes mots en scène, et d'en faire vraiment une histoire plus structurée ?

Lucaerne, ce texte était une histoire ou plusieurs que j'ai fondues en un seul poème (je fais attention de ne pas dire poésie).
- j'ai pensé peuplier
- j'ai pensé homme
- j'ai pensé énergie
- j'ai pensé naissance, la première et les suivantes les nombreuses suivantes
La forme choisie "écriture poétique " est la seule qui me permette d'exprimer la fusion avec la nature...j'ai eu beaucoup de mal à exprimer cela et il reste des lourdeurs ( beaucoup de pour)...le problème est que plus je vais expliquer en m'éloignant de l'écriture poétique moins je serai comprise.
Ce texte peut déranger...puisqu'il veut rendre perceptible la mort au coeur de la vie à chaque instant, malgré cet aspect la vie est élan "joyeux". ( tu vois comme c'est plat ainsi formulé !)
Merci pour ton avis néanmoins.
Garance

Il y a plein de fond et de sensibilité dans ce que tu écris et pourtant quelque chose ne passe pas: peut-être la forme qui paraît laborieuse alors que je l'aimerais plus "coulée". Mais je ne doute pas que tu y retravailles, je connais ton exigence.

J'ai encore une fois revu ma copie. Je tiens vraiment à garder le fond, j'ai revu la forme et atténué les images qui renforcaient l'impression angoissante du chaos au détriment de l'idée de vie que je voulais faire émerger de ce chaos.


Chaos matriciel


Naissance



Dans le silence de la matrice…

chaleur et humidité

flottements et pulsations

résistance et pressions

éclatement et naissance

enfin le cri

le premier cri arraché à la nécessité de vivre

le départ premier vers la conquête de la liberté



Attachement



la vie délie ce que l’amour compose

l’enfant s’accroche aux cheveux de sa mère

s’il desserre les poings… il tombe !

Il le sait d’instinct, un jour pourtant

il lâchera les fibres tissées de tendresse

au sein de l’embrassement du vide

il tentera une délicate migration

vers ses espaces de liberté



Re naissance



La vitalité dans son cri sonde le silence

elle tournoie, et de son faisceau irise

le disque blanc des mirages terrestres

La vie déploie sa mouvante nature

les germes endormis entendent l’instant

le sol se dérobe…et je tombe !

naître

un rythme à jamais perceptible me rattrape

il me propulse au point d’équilibre



Les racines de la vie



Puiser sa force en des racines invisibles

ériger l’action à l’oblique du destin

retourner en terre se gorger de silence

avant d’engendrer une nouvelle branche

Souffle végétal et humain à l’unisson …

Une ascension des racines à la cime

un retrait depuis le faîte jusqu’à la souche

un flux…un reflux

les inflexions d’une sève de lumière

irradiant de l’effigie humaine



Ecoutez les murmures du peuplier blanc…

Le rire de la vie résonne dans le tronc qui connaît la tristesse de l’hiver

des bruissements parviennent

de l’ arbre qui tremble

ses feuilles ondulent, chantent la vie

et charment les drageons du doute

des fissures sur son écorce

grise et lisse découpent

en plaque des boucliers protecteurs

Les heures mûrissent sous la patience de l’écorce

Le noyau de l’Etre niche entre les radicelles

jamais il ne brille sur le feuillage d’airain



Dans un tabernacle le temps de gestation

et dans le mouvement la croissance

entre les deux s’interpellent

mort et renaissance

rythmés par le tempo du cœur



Dans le silence du vivant…

candeur et humilité

je préfère cette version. Dis moi, il y a quelques relectures à faire pour piocher tout ce que contient cette mine!

J'aime cette version. Curieux comme l'avoir "scindée" en plusieurs parties lui donne soudain une unité. L'arbre et l'homme se mêle. Et le début saccadé se comprend mieux : un nouveau-né qui découvre le monde et son corps, les deux ne faisant encore qu'un, une pensée absente, juste la naissance des sensations, subies ou accueillies.

"ses feuilles ondulent, chantent la vie
et charment les drageons du doute"
J'adore.

Comme le dit Geho, ton texte mérite plusieurs lectures pour trouver tous ses trésors. En plus, le plaisir est plus grand à chaque relecture, plus de sensations. C'est un texte à ressentir.

Merci Garance

ouf !

Ce n'est qu'un avis Garance. Je ne sais pas si d'autres le partage. Et puis, surtout, si toi tu le partages.

Le contenu...pas de problème.
Quelques mots me chiffonnent encore...
Je viens de remplacer "mais" par "naître", et dans le passage que tu as cité je ne sais pas si je dois écrire
" ses feuilles ondulantes chantent la vie " que j'avais écrit d'abord puis remplacé par " ses feuilles ondulent, chantent la vie" 2 fois "an" dans le même vers me gênait.
Dans l'ensemble je suis assez contente du résultat.

J'aime effectivement bien ce "naître". Et je préfère "ses feuilles ondulent, chantent la vie" avec le vers d'après. Mais ce n'est que mon avis. Quel boulot

(ça va comme commentaire ?)