Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 25/04/2009
Sujet: Le blues rouge sang Jeu 30 Avr - 23:14
j'ai le blues rouge du sang
des femmes damnées
des vierges amoureuses de la lubricité
des hommes se masturbant devant des filles de douze ans
le blues des éjaculations désordonnées
des vices dressés comme des fusillades
des mines sur lesquelles sautent les derniers espoirs
des mains de mères épuisant la terre et la cendre
le blues rouge du sang
des poètes emmurés dans des cages d'oiseaux mort-nés
des allumeurs de cierges dans les rues polies par l'ennui
le blues des révoltes qui n'auront jamais lieu
d'être seul toujours idéalement proche de mon corps
j'ai le blues qui se chante une pelle dans la main
à creuser le sol sec d'émotions maudites
des chiens geignant hurlant en proie aux effroyables chimères
des miroirs désossés des reflets en forme de rébus indéchiffrables
le blues des jazzmen mutilés
des partitions dont on ne comprend pas la moindre note
du ciel si haut qu'il en n'est que l'idée
des précipices des belvédères d'épouvante
des épouvantails qui ressemblent à ma mère
j'ai le blues rouge du sang
des peintres sans main pour peindre
des saxophonistes sans bouche
des idées que l'on se fait de l'existence et de la mort
le blues des fourmilières humaines
des seaux de merde versés sur les têtes nues
des idéaux défoncés par la vision du connu
le blues de l'univers des rotations des tempêtes légendaires
d'une femme dont on n'ose prononcer le prénom
de peur que les cordes se distendent et craquent dans le vent immonde
d'un enfant qui n'en est plus un
j'ai le blues rouge sang
des mains persuadées du froid des géants
des genoux enfoncés dans la terre des mémoires
de la pierre qui ne dit jamais ses secrets
le blues rouge du sang que l'on verse dans des verres à cocktail
de l'âme que l'on boit en canette
de cet esprit engoncé dans des fringues d'oubli
des variétés d'insectes aux pinces folles
j'ai le blues de ne me souvenir de rien
d'autre que la mort qui se répand sur les montagnes du Beaumont
au pied de la croix sur une roche matricielle
sang placard des rêves et des vœux de vieillard
le blues des aires d'autoroute
des couteaux qui tranchent les déveines
des larmes qui suivent les courbes du sang
j'ai le blues rouge
de me dire que ce poème sera peut-être le dernier
14/04/09
filo Admin
Nombre de messages : 2078 Age : 52 Signe particulier : grand guru Date d'inscription : 06/07/2007
Sujet: Re: Le blues rouge sang Ven 1 Mai - 6:26
Arf ! C'est fort... on peut dire que tu n'hésites pas à trancher dans le vif, sans concessions. Ça tape.
Et la dernière ligne, dur... Heu ça va en ce moment ?
Lucaerne Maître
Nombre de messages : 1339 Age : 59 Date d'inscription : 11/12/2008
Sujet: Re: Le blues rouge sang Dim 3 Mai - 18:10
J'ai du mal à entrer dans ton texte. Trop "énumération" à mon goût. Avec de fabuleuses formules (je ne les cite pas, il y en a trop) un peu "gâchées" par d'autres écrites de manière trop "directe" à mon goût ("des hommes se masturbant devant des filles de douze ans", "des idées que l'on se fait de l'existence et de la mort", "de me dire que ce poème sera peut-être le dernier").
Farouche Gardien de la foi
Nombre de messages : 452 Date d'inscription : 22/05/2008
Sujet: Re: Le blues rouge sang Lun 4 Mai - 1:09
Plein de formules qui donnent envie de relire.
J'espère que ce n'est pas le dernier .
LCbeat Disciple
Nombre de messages : 31 Date d'inscription : 25/04/2009
Sujet: Re: Le blues rouge sang Mar 5 Mai - 20:03
J'ai l'habitude des énumérations, comme une volonté d'insister, d'enfoncer, de balayer large
merci de vos lectures, et non, malheureusement ce n'est pas le dernier, quiconque cherche à s'éloigner de la poésie s'en rapproche inéluctablement
Lucaerne Maître
Nombre de messages : 1339 Age : 59 Date d'inscription : 11/12/2008
Sujet: Re: Le blues rouge sang Mar 5 Mai - 22:46
LCbeat a écrit:
quiconque cherche à s'éloigner de la poésie s'en rapproche inéluctablement
Euh... moi j'en connais qui s'en sont éloignés très très loin et ne s'en sont jamais rapprochés. Mais alors jamais. J'ai plein de noms ! Mais c'est vrai qu'ils n'avaient peut-être rien cherché.