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 De la vie, de la mort, de l'infini...

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5 participants
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geho
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geho


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MessageSujet: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeVen 5 Mar - 12:10

De la vie, de la mort, de l'infini...

Une fois le processus de la vie engagé, celui de la mort l'est tout autant, inéluctable, avec pour seules variables la cause et l'échéance.
Est-ce à cause de cela que la plupart de nos projets restent à l'état de projets?
Plutôt que mourir à vivre, restons éventuels...et immortels!
L'immortalité serait indéboulonable du virtuel, de l'inconçu, de l'informel. Car sitôt la forme définie, l'incarnation ancrée, surgit l'engrenage de la déformation, de l'usure, de la destruction, de la fin et l'obligation de refaire, remplacer, restructurer, renaître, reproduire.
Les dieux sont immortels parce qu'ils ne sont pas nés, ils sont des projets. D'ailleurs toujours indéfinis : la théologie avance encore dans les bibliothèques de la religion.
Incarnés, ils ne peuvent que mourir à 33 ans, crucifiés : il est tellement insupportable d'avoir à côtoyer la perfection en chair et en os au voisinage de notre misérable condition d'êtres vivants mortels et relatifs.
Est-ce à dire que tous les presque dieux sont condamnés à mourir jeunes?
Une étude à mener une fois établis les critères de la quasi déité, - l'objet de quelques décennies de rhétorique contradictoire-. Mais comment passer outre ces disputes pour désigner parmi les jeunes morts ceux ayant approché l'état de divinité?
Il y aurait bien une autre manière de faire à tâtons qui consisterait à décompter d'abord les jeunes hommes et les jeunes femmes décédés entre trente et trente cinq ans, -âge qui semble être l'angle d'attaque de référence-, autrement que par accident, fait de guerre ou de maladie, ce qui en réduit la population aux personnes assassinées car ils ne peuvent être morts de vieillesse. Resterait à établir si les mobiles de leur disparition ont eu à voir avec l'insupportabilité de leurs qualités divines...ou de l'affirmation d'une différence trop outrée? Sorcières, renégats, marginaux...Passons en et des meilleurs.
Autre question : les académiciens sont-ils dupes de leur faux état d'immortels? Même en admettant que nous ne parlions que de leur oeuvre?
Sans s'obliger cette fois à une étude statistique, combien sont tombés aux oubliettes depuis la création de la vénérable institution et finalement morts deux fois?
La plupart je crois bien.
De là à penser que les élus du jour le sont moins pour l'immortalité de leur oeuvre que par relations complices où la vanité fait jeu égal avec le trafic d'influence, l'esprit de caste et la mégalomanie, il n'y a pas à franchir le pas d'une botte de sept lieux communs.
Bref, nous n'irons pas leur demander de définir les caractères du divin. Le concept d'immortalité est trop sérieux pour le confier aux « immortels ».
Quant à ceux dont l'oeuvre a survécu aux outrages du temps, des modes et de la versatilité des opinions, ils n'ont fait que repeindre au goût du jour, certes dans une langue admirable qui est finalement peut-être plus exemplaire que les idées promues, des histoires, des comportements, des explications et des analyses de prédécesseurs anciens obscurs ou illustres.
Alors, il n'y aurait d'immortels que des sujets, des thèmes, plutôt que des opinions, des avis, des regards particuliers, et immortelle la manière pour l'humain de se reproduire humain, contraste de valeurs et d'ignominies, encore que bien des espèces ont disparu et continuent de s'effacer.
Dieu peut se dire amour. Il n'est plus immortel disant : « je t'aime », tant l'amour une fois formalité et formes alitées devient périssable. Il est pourtant divin de se l'entendre dire et immortel ce plaisir couché par toutes nos générations, infini et infinitésimal.
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Lucaerne
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Lucaerne


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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeVen 5 Mar - 15:48

Quel magnifique chemin de pensée à "haute voix". Des questions existentielles-essentielles par poignées. Comme un couloir avec autant de portes à ouvrir. Avec, derrière, des univers entiers à explorer sans en avoir jamais vraiment fini.

À un moment, j'ai pensé à mes interrogations après la lecture de la nouvelle de Filo, "À propos d'Ana". Est-ce que la finitude de la perfection peut survivre aux fantasmes que chacun projette sur elle ?

Et malgré ce constat implacable, la fin, qui balaye tout le reste et qui est comme un immense soleil se levant à l'horizon. L'amour... Malicieux Geho !
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Morgane
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Morgane


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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeVen 5 Mar - 19:01

" Les dieux sont immortels parce qu'ils ne sont pas nés, ils sont des projets."
Excellent, si je devais ne retenir qu'une phrase, ce serait celle là, mais tout est à garder.
Un questionnement qui ouvre sur d'autres questionnement, on pourrait infiniment reprendre ainsi chaque proposition et la développer!

Interessante aussi, l'idée que pour être immortel il faut mourir jeune, c'est le cas de bien des héros/ héroïnes. S'ils avaient vécu jusqu'à la vieillesse, et étaient morts tranquilles dans leur lit, c'est vrai qu'on en parlerait plus!


Dernière édition par Morgane le Dim 7 Mar - 15:06, édité 1 fois
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constance
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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeVen 5 Mar - 22:13

J'aime beaucoup moi aussi cette réflexion-rêverie, les questions qu'elle soulève, le tout écrit dans une langue superbe.
Et c'est la fin que je retiendrai, puisque tout en fin de compte mène à cette problématique : l'amour, toujours.
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geho
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Date d'inscription : 11/07/2007

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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeSam 6 Mar - 2:37

moi, j'aime beaucoup vos commentaires sur cette petite fantaisie où j'ai laissé gambader ma pensée et je vous dis merci. Gé.
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mick
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mick


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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeSam 6 Mar - 2:46

habituellement, ce sont les fêtés qui reçoivent des cadeaux.. là c'est toi qui nous en fait un le jour de ton anniversaire (ce qui explique l'amorce de cette intime réflexion à haute plume).
J'adhère tout à fait - moi qui claironne souvent que la naissance est le début d'un compte à rebours- à l'humour à l'amour et à l'idée de déité remarquablement développée ici.
A ceci près que je n'utiliserais pas la notion de "projet", car tout projet émane d'une volonté.. ce qui nous ramène à la case départ, nom de d...!
Je lui préfère "projection"; et projection de nous tous, humains, ancrés dans notre compte à rebours, et avides de connaître l'avant et l'après....; notre courte histoire montre bien cette faculté première de faire "naître" les dieux, d'imaginer ce qui est autre qu'un "compte à rebours " et que nous appelons "éternité"...
Enfin, je dirais qu'ils sont nés "projetés par notre imaginaire", pour répondre à nos angoisses, à notre nécessité d'ordre social aussi...
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Morgane
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Morgane


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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitimeDim 7 Mar - 15:11

J'ai toujours dit que ce sont les hommes qui ont créé les dieux, et pas le contraire, ce qui explique à quel point les dieux nous ressemblent, ça donne de bien belles histoires d'amour, mais souvent tragiques.
Car l'humain, s'il rêve d'immortalité et d'éternité, ne peux penser qu'en humain, ces deux concepts le dépassent, à moins de devenir "immortel" par nos oeuvres.
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MessageSujet: Re: De la vie, de la mort, de l'infini...   De la vie, de la mort, de l'infini... Icon_minitime

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