Morgane Maître
Nombre de messages : 1711 Age : 76 Date d'inscription : 09/07/2007
| Sujet: Les Ides de Mars II) l'Assassinat de Jules César Lun 8 Mar - 21:16 | |
| 07/03/10LES IDES DE MARS II)
L’ASSASINAT DE CESAR
I) L’ASSASSINAT
Le 14 Mars 44 il y a 2052 ans, Caius Julius César, tombe dans la salle de réunion du Sénat, percé de 23 coups de dague par 60 conjurés, au pied de la statue de son défunt adversaire Pompée.
Un seul des 23 coups est mortel, il se couvre le visage de sa toge dans un ultime souci de décence. Et prononce le célèbre : « Tu coque fili » à l’encontre de Brutus, son fils adoptif.
Voilà pour l’image d’Epinal.
En réalité, les conjurés n’étaient qu’une dizaine. Et César « Homme de toutes les femmes et femme de tous les hommes » selon Suétone (Vie des Douze Césars), n’était guère un fan de la décence…
Mais pourquoi cet assassinat dans un lieu aussi symbolique et public ?
Parce que, justement, le Sénat est le symbole de la République Romaine, République que les conjurés pensent menacée par l’ambition de César.
Il a retiré au sénat la quasi-totalité de ses pouvoirs, placé partout des hommes à lui. Le 14 Février 44, il est nommé dictateur à vie.
La conjuration est probablement née le 15 Février, lorsque le sénat lui présente les décrets lui conférant les plus grands honneurs, il les accueille sans quitter son siège, ce qui est une offense.
II) QUI SONT LES CONJURES ?
Des césariens mécontents et inquiets bien plus que des républicains. Brutus lui-même, s’était rallié sans ambiguïté après Pharsale (victoire de César sur Pompée), et avait été comblé de faveurs.
Les autres sont des pompéiens pardonnés et déçus, tel Cassius à qui César a refusé la préture, ou de vieux césariens aigris comme Trébonius.
La noblesse (patriciens), les « novis homines » gouverneur des provinces les plus puissantes, enfin les « optimales », hommes les plus riches et puissants de Rome, craignent de ne plus dépendre que de lui.
On entrevoit la complexité d’un parti qui s’est peu à peu élargi au gré des victoires, sans que jamais aucune proscription ne soit venu l’épurer ; de là cette coalition, encouragée par l’approche de la grande guerre parthique, et que César a vu venir sans chercher sérieusement à la réprimer. Abattu par ceux qu’il avait épargnés et comblés, césar lègue à la postérité son prestigieux souvenir, mais la République ne renaissait pas pour autant.
III) LES PRESAGES
Les présages avaient été très nombreux, en bon romain (ils étaient très superstitieux) César aurait du en tenir compte, mais il les a délibérément ignoré.
1) Titus Veshiens Spurina un aruspice (ceux qui lisait les présages dans le foie des victimes) étrusque, lui avait dit « Méfie toi des Ides de mars »
2) les chevaux qu’il avait consacrés au dieu Rubicon refusaieent de se nourrir et pleuraient.
3) Capurlnia, son épouse, a rêvé que le toit de leur maison s’écroulait et que son mari était percé de coups dans ses bras.
4) César lui-même, la veille de sa mort, rêve qu’il vole au dessus des nuages et serre la main de Jupiter.
Autant d’avertissements aurait du l’alerter, mais le jour même, il congédie sa garde rapprochée avant d’entrer dans la salle du Sénat.
Il ne pouvait pas ignorer la conjuration et avait les moyens de l’empêcher.
Une hypothèse intéressante s’est faite jour ces derniers temps :
César avait tous les honneurs, il était dictateur perpétuel, son beau père envisageait de demander qu’il soit reconnu roi, il est adoré du peuple.
Mais César est atteint d’un mal incurable : il est épileptique et parfaitement conscient de la gravité de son mal, sa hantise étant de faire une crise en public.
Il aurait donc laissé faire les conjurés, pour partir au sommet de sa gloire en transformant son suicide en assassinat, rehaussant son prestige pour la postérité.
Conclusion :
Résultat de la course de chars, César est mort : vive César, car la République n’est pas sauvée loin de là.
Antoine, Octave et Cassius, vont se bagarrer pour savoir qui sera César à la place de César, une guerre civile (la 3ème en 40 ans) va déchirer Rome de 44 à 31, date de la victoire d’Octave sur Marc Antoine à Actium.
Octave est nommé Principe, la République qui n’est plus qu’une fiction lui confère les pleins pouvoirs pour rétablir l’ordre.
Octave devient Auguste (-31/ 14), c’est le début de l’Empire.
Il sera lui-même l’objet d’une conjuration, dite de Cinna, mais s’en sortira vivant.
« Rentre en toi-même Octave et cesse de te plaindre
Quoi, tu veux qu’on t’épargne et n’a rien épargné
Songe aux fleuves de sang où ton bras s’est baigné
De combien ont rougi les champs de Macédoine
Combien en a versé la défaite d’Antoine… »
Corneille : Cinna
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constance Prophète
Nombre de messages : 4029 Date d'inscription : 07/07/2007
| Sujet: Re: Les Ides de Mars II) l'Assassinat de Jules César Lun 8 Mar - 22:57 | |
| J'adore ! Merci de me faire entrer à nouveau dans les plis et replis de l'histoire, et merci de ton travail passionnant. Faudrait que je me relise les classiques, moi... | |
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gourmandine Postulant
Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 20/03/2010
| Sujet: Re: Les Ides de Mars II) l'Assassinat de Jules César Sam 20 Mar - 23:23 | |
| bonjour,
la connaissance est un devoir qu'il faut transformer en passion. merci ma lecture fut constructive et très agréable. | |
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| Sujet: Re: Les Ides de Mars II) l'Assassinat de Jules César | |
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