Mars

Mars

Un envol de grues :
Sous le tourbillon des ailes
Mars a le tournis

Pas de fausse joie
Ni affolement, ni fébrilité,
Ce n'est qu'avant goût,
Laisse entrer la lumière neuve
Ouvre fenêtre et chemise à la première douceur,
Les yeux aux camélias rutilants,
Aux forsythias, aux cognassiers,
Aux prunus et jonquilles,
Mimosas, primevères et violettes,
Hume leur coeur à l'illusion de fruit mûr,
Mais ne prends pas ces sourires pour argent comptant !
La nature joue son bonhomme carnaval,
Amuse gueule, trompe l'oeil, bouffonnerie chamarrée
Mais,
Les oeufs sont à couver, la terre à ouvrir,
La greffe à prendre et le corps à purifier.
Quand les lilas refleuriront
Murmurant mai de leur parfum,
Tu auras oublié et serais meurtri
De n'avoir pas attendu la pluie.

Un envol de grues :
Sous le tourbillon des ailes
Mars a le tournis

On sent l'homme profondément ancré dans la terre, avec ce poème.
Mars, l'espoir végétal que tu décris si bien, mais aussi les pièges d'une saison encore hésitante.
Ouvrons nos fenêtres, nos chemises, et nos coeurs aussi à la saison nouvelle...

Constance a tout dit : le renouveau est là, encore fragile mais déjà si parfumé à nos souvenirs et nos envies.
Superbe, Gého ! J'ai redécouvert mon jardin