Ce soir...Le soir tu rôdes sur le bord
Tu toises la bête
T’assourdis de son cri
Humes son souffle tiède et métallique
Caresses l’appel d’air
Le soir j’observe sur le bord
Je devine ton visage serein
L’abandon sur tes paupières closes
J’entends ton rire fou
Puis ton ombre s’attarde
Posée sur le silence revenu
Nous nous connaissons depuis toujours
et pourtant je ne sais rien de toi.Ce soir j’observe encore
La falaise balafre le noir du ciel
Je pense à la femme de Loth
Je pense "ne te retourne pas"
Je pense au sable qui portait ses pas
Je pense à la paroi qui te soutient
Ce soir tu rôdes, plus tout à fait au bord
Tu te tiens debout, sur les rails
Bien sûr, tu te retournes
Et tu ouvres les bras
Tu pars
Vers où ?
Peu importe
Faudrait-il toujours une destination pour partir ?
Ma main esquisse un geste d’adieu
Timide
Vain
Je ne connaîtrai rien de toi
et pourtant tu m’as tant appris.