Aux flancs d’Anergui le soleil s’impose.
Les villages caméléons épousent la roche
où la vie fragile s’accroche en terrasses.
L’argile décline les rouges, les jaunes,
de vert, de rouille la roche se couvre
quand d’autres se tachent en granité.
Et le corps suant maudit le flamboyant,
les pas martelant aux tempes du marcheur.
Sous un arganier le temps se pose enfin.
La fraîcheur généreuse éventaille les membres,
la douceur de l’huile en régal du moment.
Le fumet de menthe d’un breuvage brûlant
monte et couvre le sel des peaux rayonnantes.
Ainsi s’apaisent alors les sens échauffés.
Il n’y a plus d’heures, il n’y a que ce moment
Calme, reposant, à l’ombre d’un arganier.