Enduire la Terre / la belle embourbée

Enduire la Terre
d’un peu d’amour à l’exode
aromate animal
avec la libation d’une étreinte climatique
pluie de chair sur les mots aphones
sphères des hivers brûlants
que diantre !
Prenons tout

Crois-tu au mythe des va-et-vient
enlacement des ombres aphrodisiaques
crois-tu à la déforestation d’un regard éperdu
de lianes en paradis corporels

Moi
Oui Moi, ce grand Moi si petit dans la densité des ruches humaines
anges cannibales
à la griffe du ciel

Je crois en la croyance des étoiles virevoltantes
au défilé des noirs et des bleus
surtout, retenez ce surtout
aux pulsions virginales des espaces troublés d’haleines
paysages inconnus
ce melting-pot de sourires indéchiffrables
pour une semence prodigue
qui se termine souvent par une virgule

Je ne connais que le rituel des fleurs
parlant toutes les langues du cratère

langage soleil
langage mers
langage racines

Les incantations de mes hier
à l’ébriété du cri d’un nouveau-né
le chamanisme de mes couleurs emmêlées

Si vous avez des suggestions de titre et même des critiques, elles sont les bienvenues

Hé bien, c'est très déconcertant.
Je n'aime pas le titre, particulièrement le mot "enduire", vraiment anti-poétique à mon sens.
Et il me semble que tu t'es égarée dans quelque chose de vraiment trop abstrait, du coup je ne comprends pas du tout où tu veux en venir.
Dans tous tes autres textes, j'ai admiré cette originalité, ces tournures, mais elles doivent rester au service d'une idée, de quelque chose que tu souhaites dire ou faire ressentir.
Là c'est le brouillard, je ne vois pas ce que tu voulais faire passer en fait.
Attention à ce que les mots restent au service de ton idée.
Il y a de belles choses à exploiter, ce petit bout par exemple :
"langage soleil
langage mers
langage racines"
mais il faut se méfier du trop obscur.
Reviens dans la lumière, petit padawan

Ah je l'attendais ta critique, oui c'est très abstrait et le titre ne me plaît pas aussi. En fait, j'avais bien une idée, je ne pars pas trop au hasard et si elle n'est pas passée auprès de toi et peut-être d'autres, c'est que je vais devoir le retravailler et avec plaisir car l'ensemble, il est vrai paraît décousu. Pour reprendre le ressenti de Kate100fin ailleurs, c'est bien l'alchimie du monde, un monde charnel que j'ai essayé de peindre à partir des grains de sable que nous sommes, à partir de nos différences, nos langages, pas seulement celui que nous parlons, mais celui que nous ressentons à travers la Nature.
Bon, je vais essayer de débrouissailler tout çà. Merci pour ta critique.

J'ai l'impression que, comme j'essaie de le faire, tu es dans l'argile. La barbotine ne suffit pas à faire tenir la pièce...en poterie alors je prépare de la Paper Clay. Il faut encore retrousser ses manches...et l'idée prendra la forme voulue.

" Je ne connais que le rituel des fleurs
parlant toutes les langues du cratère"

Plein de bonnes choses ...et une pensée énergique qui me plait bien dans tes mots.

Je crois qu'il plaisait un peu plus sur l'autre forum et le mot énergie ou ses synonymes sont ressortis plusieurs fois. Ce que je vais faire c'est reprendre quelques images et essayer de faire un ensemble plus cohérent. Il y a des bribes d'images qui ont besoin d'être remodelées. Ta comparaison Garance est judicieuse.
Merci pour vos avis, les critiques négatives et constructives, je le redis font avancer et aident à progresser.

désolé Vestale mais ce beau poème m'a échappé...

j'avoue qu'enduire la terre ne me gêne en rien comme titre

j'y vois une volonté de renouveau?

serais-tu en quête d'une nouvelle écriture?

après ton poème, très intéressant et riche en images, ne me semble pas totalement achevé...

quelques liens à rajouter, quelques verbes notamment à la fin, quelques vers aussi qui te permettront de dérouler complètement ton idée originale

bon courage et au travail....

Cette effusion un peu débridée me plaît beaucoup. Le poète a tout les droits : y compris de noyer l'idée en la tirant à hue et à dia. Il en reste une belle musique qui, elle, est homogène, et je n'y toucherais pas.
Quant au titre, j'ai pensé : la belle embourbée ou née de terre crue ou fleur de boue ou d'argile...

Merci tous deux pour vos regards éclairés, je suis contente de voir que cette forme dépouillée, destructurée plaît aussi même si cet écrit a été travaillé, pas assez abouti peut-être dans l'idée de...
Il est vrai que l'absence de verbes à la fin est délibérée car je ne les trouve pas toujours nécessaires non seulement à l'idée mais aussi à une atmosphère particulière.
Geho tes titres me plaisent énormément notamment "la belle enbourbée" et "fleur de boue". Tu as toujours de bonnes idées, je repense encore à ton nuancier que j'ai gardé et qui figure dans la Ramure.
Je pense que je vais garder l'un d'eux et je pencherai plus pour "la belle embourbée"

Très bon !