Il était là, figé face à ce bleu
Ogre de tant d’hommes partis.
A chaque dernière lueur lointaine
Son rêve s’écrivait peu à peu.
La plage dévoilait tant d’histoires,
Tant d’objets ramenés par les vagues.
Son envie débordait, découvrir cet horizon
Qui happait les dernières voiles du port.
Il ne pouvait se sentir natif
Sans partir de chez lui
Sans voir la différence
Sans sortir de son île.
La mer l’appelait malgré les cris d’un cœur
Dans son lit qui ne comprenait son désir.
Mais lui voulait courir là bas
Vers ce soleil qui échappait à son regard.
Il partit au matin à travers les mers
Pour poser pied sur cette terre hexagonale.
Il portait en lui la diversité, le partage, l’altérité.
Il marchait, marchait à travers les rues
Tentant de trouver, de saisir cette étincelle
Qui pouvait rallumer ces sombres visages.
A chaque pas il découvrait ce monde
Que l’homme peuple sans même savoir pourquoi.
Peu de visages le comprenaient, lui qui portait
Sur sa peau le soleil sensiblement étranger.
Il marchait encore et encore à travers le continent
Retrouvant au fil des pas sa diversité.
Aujourd’hui, figé face à ce fleuve
il est fier de porter la marque du soleil.
Il sait pourquoi son être appartient
A cette île de l’océan indien…