Pas de ligne droite en marge de la nuit

Pas de ligne droite en marge de la nuit

Portant mitaines un parfum de poésie
frissonne aux bras nus du vent
La houle le saisit au vol
et dans un ravissement d’or-
-pailleur le disperse sur la grève
muette — vertige sous hypnose narcissique —

Les ballets oniriques gambadent fantaisistes
et dans leurs louvoiements chahutent les âmes jumelles
Les liens se nouent, se dénouent mais gardent l’empreinte
des soupirs comme caresses qui bruissent à l’infini
Le poète passe toujours à gué
son cœur patient drague les mots des profondeurs
il jongle avec les trésors des naufrageurs
et sème des étoiles sur les cris du cormoran

.

Quel titre magnifique et énigmatique !
La fin est superbe aussi : "Le poète passe toujours à gué"...
Certaines tournures me rappellent un peu vestale.
Je suis absolument conquise par ton texte.
peut être un bémol sur le mot "pailleur", que je ne comprends pas dans ce contexte.
Il est très dansant, ton poème...

Constance,
J'ai fait un enjambement un peu poussé (j'ai vu ce jeu d'écriture dans certains poèmes de J-C Pirotte).
J'ai mis des tirets pour que ce soit plus évident. En fait je parle d'un ravissement d'orpailleur.

En écrivant j'ai pensé aussi que certains groupes de mots me rappelaient l'écriture de Vestale, mais "hypnose narcissique" et "ballets oniriques" collaient bien avec les méandres "fantaisistes" de l'esprit du poète qui cherche ses mots comme l'orpailleur ses pépites. (alors je me suis permis d'enluminer le poème, comme notre amie Vestale)

Tu as bien fait garance, le résultat est étonnant.
Pour l'enjambement, pardon, je suis tellement nulle pour ce qui est des jeux de mots et autres...

Je n'ai rien d'autre à ajouter, il faut lire et relire... s'imprégner de tous les recoins de ce texte. Superbe !

Merci Thierry !