Route de nuit
c’est un poème
un petit rien écrit
dans la poussière de mes nuits
d’abord il y eut la route…
un play-humain fut placé là
il ne savait pas pourquoi
il lui fallait avancer
t’as toujours eu peur des automates
t’as toujours eu peur de ta propre image
et pourtant c’est du sud que sont venues les pépites
sur lesquelles à l’ouest s’est bâtie ta vie — étrangère
la maison ferme son écrin sur les absences futures
dans le secret des murs elle accouche des mots
un goût de cendre hurle en toi car se consument
les clichés où sourient encore les vieux bébés
la maison flambe mais demeurent les pièces
inexplorées — dans la cire des veilleuses coulent les possibles —
l’écran reflète le miracle de l’amour-sève
il caresse du regard la vie de bohême
et laisse les visages s’épanouir sur l’aire
des bas côtés que des sourires jalonnent
tu as lavé ton linge au lavoir du coin
tu as battu tes draps de peines
là où le courant emporte toutes
les souillures confondues
et ces bruits sourds qui t’entendent
ne sont autres que ceux des cœurs
marathoniens…… ils refusent
le rythme automate ils savent
la ligne d’arrivée était celle du départ
.