D'âme et de chair.

J'ai au fond du cœur ce malaise ressenti
Et à fleur de peau les caresses du diable
Mon âme et ma chair rivales assorties
Se déchirent par devers mon être périssable.

Ma chair, à tous les plaisirs livrée
De toute morale faisant table rase
Trônant sur mes sens,fébrile, enivrée
Dictant à mes pas la jouissance et l'extase.

Mon âme douairière assise en Sur Moi
Bridant mes élans avides de luxure
En des sermons austères gorgés de foi
Menant à ma chair une guerre d'usure.

Et mon être sur deux pattes chemine dans la vie
Abritant à jamais ce combat fratricide
Ma chair toujours par mon âme poursuivie
Et moi entre deux, conscient et lucide.

C'est un excellent poème : un fond intéressant, un vocabulaire très riche et raffiné, de belles trouvailles.
Le bémol que je trouverais à ce texte, mais je suis pinailleuse, tu t'en rendras compte, c'est un certain manque de spontanéité.
Que voilà un difficile problème à résoudre : comment écrire un texte soigné et inventif, tout en gardant flamme et élan ?

Tu as le droit de pinailler chère constance surtout après ta première ligne si encouragente. Il me semble percevoir ce que tu veux me dire. Un début d'explication, si je devais faire mon mea culpa, c'est d'avoir une sérieuse et peut-être fâcheuse tendance, à privilégier le fond au détriment de la forme, et les rimes ne sont là que pour servir le message. Cela aussi peut-être parceque je privilégie la rime (classique) au vers libre, je le confesse. Je vais m'appliquer à corriger ce travers.

Cordialement.