Je suis mort hier

Je suis mort hier en un dernier sursaut,
Ma lampe, au chevet, éclaire orpheline
Au verrou tendre de ses lueurs opalines,
Je m’en vais sans hâte cueillir le vermisseau.

Le soir a trébuché sur l’aube détournée,
Dans mes souvenirs lointains un enfant joue,
Il a de grands yeux, des cheveux un peu fous,
Sur ses lèvres s’en vont trop de baisers fanés.

J’essaie souvent, mais en vain, de prendre sa main
Pour taire mon ennui et l’agonie des choses,
En l’étrange soupir des métamorphoses,
D’éteindre mes soleils noirs, mais lui n’entend rien.

Je suis mort hier, moi qui crus mordre l’azur,
Mon front silencieux n’étreint qu’un abîme,
Ce cortège funèbre qui à la tombe s’arrime
Où je vis encore sous sa terrible armure.

Bonjour Thierry,

Très très heureux de ton retour avec en prime un superbe texte.

Une prédilection pour "le soir a trébuché sur l'aube détournée".

oui vraiment le Cercle n'est pas mort

Bonjour Thierry. Le romantisme toujours te guide...
J'aime particulièrement la deuxième strophe.... pour les autres ce n'est pas le meilleur moment choisi pour les lire (décès dans la famille la semaine dernière)

Merci Philistart et Garance, heureux de vous revoir.

Étrange Soupir des métamorphoses. Ça se dit dans un Soupir et reste au bout de la langue comme un petit sanglot. J'aime ce poème sombre.

Un beau et sombre poème.
Bravo, Thierry !