Mars déshabillé, cueille pour se revêtir,
Quelques jolis bourgeons aux senteurs de benjoin.
Il cherche dans les verts, déjà en devenir,
L’étoffe seyante où tailler un pourpoint.
Il sème sur Erin des trèfles pour Patrick.
Avide de combat, il donne le signal,
Pluie, neige, grêle… Il connaît la musique,
Orchestrant la ronde des nuages pâles.
Les Poissons fous dans la tasse du Lièvre,
Tournent le thé du Loir, et le Chat leur sourit,
Perché sur le grand arbre dont la fièvre,
Fertile contagion, porte de beaux fruits.
Mélusine, fâchée, s’enfuit de Lusignan,
Survolant les tenures où les serfs taillent,
Les vignes du seigneur pour un vin gouleyant.
Montjoie du maître sur la besogne veille.
Mars s’active, précurseur consciencieux,
Il plante les narcisses, pare la campagne…
Mais au fond de lui-même, Ventôse est furieux,
De tant travailler pour qu’Avril se pavane.
Les pages de l'èphèméride continuent de tourner, toujours enluminées par les "Trés Riches Heures".
la St Patrick (évan gélisateur de l'Irlande) est en mars.
Et c'est le 1er Mars que dans l'antiquité romaine les combats reprenaient.