La reine des forêts.

En des temps lointains
vivait une fille
de glace.

Mains tendues
figées
dans l’attente

fixant l’image
dans les yeux
dans la pierre.

Derrière le mur
il y a :
le chant des sources

roulant sa voix.

Et dans le lointain
des murailles :
le visage d’un ange.

Elle n’a pas encore eu son temps
la condamnée qui veille

et l’œil bleu
garde sa lumière
quand l’aube surgit

elle le sait.

Aujourd’hui sont tombées
par mille et mille perles d’or
sur le château de glace.

Couvrant le sol
la rivière se répand*.

Craquements
dégels
délassements

de l'âme

son pied de bronze
se détache
du tableau erratique…

Et de son pas s’élance
la reine des forêts
dans le flot matinal

qui s’épanche.




*

Trés "préraphaëlite" ta vision!
Arrive toujours le temps où les murs se brisent, et vient la libération.

"la rivière se répand", miss Margo ?
Sinon, pourquoi ai-je souvent l'impression que tu racontes des bouts de moi ? Ce que je fus. Sans doute parce que nous avons toutes, ou presque, connu cet éveil, ce printemps soudain, quand les glaces de l'attente se craquèlent, quand le soleil jaillit, quand...

est-ce que ce n'est pas une réédition? C'est drôle, j'ai cru déjà avoir lu. Toujours concise et un peu dépouillée dans la forme, ça me plaît bien.

Il est vrai que c'est un thème assez récurrent chez moi, un peu trop sans doute... Mais j'en viens à bout! Il faut juste "laisser le temps au temps" comme on dit.

Merci à vous trois.

Très visuel.
Ton poème me fait penser à un tableau dont j'aimerais joindre l'image, mais je ne sais pas comment m'y prendre...

Je me lance :

Youpie, j'ai réussi

Qu'en penses-tu Margo ?

Hé, moi j'aime bien ! Il est de qui, le tableau ?
Cela donne une sensation à la fois de bois et de glace.

Hé, hé, une sensation de bois et de glace, ça colle bien au poème de Margo, non ?

Je ne me rappelle plus le nom de l'artiste, mais je te colle le lien de la galerie Richelieu, c'est à Montréal. Tu retrouveras facilement ce tableau, et plein d'autres intéressants aussi.

http://www.galerierichelieu.com/artistes.html

raaaaah j'adore. Le rythme, la succession d'images, quelque chose qui... ben qui ressemble au tableau posté par Farouche, effectivement. Qui vit de haut en bas, qui descend dans la terre et s'y enfonce, en même temps qui se tend vers le ciel.

Une déchirure intérieure, je dirais.

Je ne suis pas sûre que le texte soit à la hauteur du tableau mais c'est assez juste.
Merci à vous.