Mais oui tu dois gagner
ta vie et le respect
des autres qui ne gagnent pas
pourtant à être connus
Mais oui tu vois lever
des aubes embastillés
et les ferments amers
de défaites urbaines
Lendemains qui déchantent
lentes faims qui se vendent
dans les landes éthiques
d'espoirs engoudronnés
où tu englues tes fers
Ta jeunesse pourtant
ta jeunesse
clamait une autre odeur
que le cuir cossu
de ta bagnole de rêve
vingt mensualités
c'est le prix de ton âme ?
Ta jeunesse alors
ta jeunesse
aux bivouacs écarlates
de drapeaux bavardant
sur les toits, sur les prés
Saint-Gervais, Saint-Michel
et tout le Panthéon
Ta jeunesse dévoyée
de voyou de voyeur
aux odeurs botaniques
et pas très catholiques
Allez je sais aussi
les nuits de belle étoile
et la faim et la flamme
qui réchauffe tes mains
et les rires et les chants
qui embrasent tes reins
au hasard d'un sourire
au satin d'une peau
soûlée de partisane
près d'un feu sans fortune
Tu voguais sur la trame
de grandes espérances
les vents soufflaient contraires
dans tes voiles rapiécées
mais ton chemin de lune
souriait sur les bords
Délaisse donc la mort
de cette vie partition
réglée à la mesure
d'épilogues ambitions
Rejoins moi comme avant
au tournant des artistes
des rêves inachevés
des tourments en ballade
Redonne moi une chance
je n'ai pas été certes
une maîtresse bien fidèle
mais qui a trahi l'autre ?
Redonne toi une chance
la vérité n'existe pas
mais le mensonge si
ton passé a sombré
mais ton présent ici
n'a aucun avenir
Alors n'oublie pas
avant qu'on ne t'oublie
"Le présent appartient
à ceux qui rêvent trop".
Les deux dernières lignes sont inspirées d'un slam de Grand Corps Malade...