Forteresse de Mémoire

09 /06/08






Vercors, sang versé,
Les versants se souviennent.


De ceux qui, simplement
Dans leur digne conscience
Ont refusé sobrement
Cette déchéance
Qu’imposait les vainqueurs
Bottés de certitude.
L’étendard du malheur,
Clamait la servitude.

Vercors, sang versé,
Les versants se souviennent.

Ils ont tout quitté,
Avec pour seules armes,
Le mot Liberté,
Leur courage d’homme.
L’insigne noblesse
De ne pas plier,
De se dresser face
A la cruauté.

Vercors, sang versé,
Les versants se souviennent.

De ceux qui ont dit : « Non »
Dans l’ombre des maquis,
Lutté sans concession
Pour que triomphe la vie.
Et, venue la victoire,
Sont repartis chez eux
Sans réclamer la gloire.
Une cicatrice au fond des yeux…

Vercors, sang versé,
Les versants se souviennent.



« Tant de sang versé a fait de ces montagnes une terre sacrée, une terre qui doit être maintenant respectée comme un sanctuaire où le flambeau de notre liberté a été rallumé… »
Commandant Pierre Tanant : « Vercors » Arthaud, 1948.

Beau et digne poème. Une époque et des conditions qui soulèvent bien des questions sur ce qu'aurait été notre attitude pendant cette période trouble. Qu'aurions nous été ?
Souvent, ceux qui ont connu les honneurs après guerre n'ont que peu participé à l'action résistante. Les vrais étaient morts, comme Jean Moulin, d'autres sont restés discrets...
"A tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide, mais le couvert reste mis". René Char, dit capitaine Alexandre, maquis de la zone Durance. Lui n'en a retiré aucune gloire.