Il ne reste que ça

Un texte de septembre 2008. Une envie de le déposer là aujourd'hui...


Il ne reste que ça

Tu n'y es pour rien
Malgré tout le chemin
Après le grand fracas
Il ne reste que ça
Pilules magiques
Miracles synthétiques
Juste me tiennent droite
Bancale sur mes pattes

Les saisons passent là
Et je ne les vois pas
De tous ces petits riens
Qui font que l'on est bien
Moi je ne perçois juste
Qu'un vieux bruit de flibuste
Et encor, soulagée
Quand elle n'a pas coulée

Je ne dormirais plus
Le sommeil s'est perdu
Au fond de ces abysses
Où la mer est si lisse
Il s'est senti chez lui
Bien plus que dans mes nuits
Me voilà sentinelle
Tenace et éternelle

Malgré tout épuisée
Par ce rôle imposé
Je voudrais tout lâcher
Et mes liens arrachés
À la force des dents
Partir avec le vent
Riant et tournoyant
Comme un très vieil enfant
.
.

une douce façon d'évoquer une absence comme bercée par une mer étale...
que de souffrance retenue...!

merci Lucaerne
Mick

Oui, retenue.
Tu peux la laisser aller, va.

Margo, émue.

Magnifique. Voilà. J'aime.

Quelle douceur et quelle tristesse mêlées, je suis moi aussi émue par ce texte.
J'ai un regret pourtant : je trouve que vouloir faire des rimes à tout prix t'a bridée dans ton expression. Libère tes vers, je crois que cela permettra d'exprimer tous les sentiments avec bien plus de raffinement, et même de justesse.

Parfois, les rimes ou les règles protègent, elles permettent de garder une certaine distance, nécessaire. Je fais les deux, selon les sujets et mes humeurs.
Là, j'étais hospitalisée et j'avais décidé (!) d'écrire un texte par jour. Mais pour y arriver, j'avais besoin de rimes, de sonnets, de formes obligatoires.

Oui oui, je comprends cela. Parfois une forme fixe, quelque chose d'imposé, libère l'inspiration.

" Me voilà sentinelle
Tenace et éternelle"
Je ne sais pourquoi je retiens surtout ces deux vers.
On peut rester longtemps en dormant très peu pour diverses raisons. Savoir que le sommeil viendra, et que la veille ne nous aura pas épuisé ! La peur que la veille épuise cause plus de dégâts, que la veille elle même.
Des moments de relaxation peuvent compenser le manque de sommeil.

constance a écrit:

Oui oui, je comprends cela. Parfois une forme fixe, quelque chose d'imposé, libère l'inspiration.

Ou permet au moins d'oser poser des mots.
C'est un peu comme une vaste plaine enneigée pour quelqu'un qui n'a aucun sens de l'orientation. On suit prudemment les rails pour ne pas se perdre.

Mais je te rassure, en général, je préfère aussi écrire sans ces contraintes, sauf quand ce sont des jeux/défis, c'est pas pareil.

En tout cas merci à ceux qui sont passés par là déposer quelques mots dans la neige fraîche. Purée, qu'est-ce que ça tombe ! J'vais t'en pondre des rimes et des sonnets et des triolets et des roitelets... Hein ?

"Me voilà sentinelle", bon, une sentinelle qui n'a pas le sens de l'orientation, tiens y'a comme un truc qui me dis que je connais!

???

comme une ritournelle aux accents tragiques. "Vieil enfant" conclue bien: la forme est un peu enfantine, le fond un peu désabusé...