Ce n'est qu'un de ces soirs et le monde murmure

Tu m'avais dis qu'un soir, tout serait un murmure,
Que Le zéphyr au lac revêtirait l'obscur,
Qu'un prélude, en un songe, en serait les accords
Mais rien n'en serait sombre, en ville et aux abords.

C'est les vêpres déjà et l'horizon s'éteint,
Comme un cierge qu'on souffle à l'Oraison lointain.
Vois, le ciel s'estompe en curieuses chimères,
En volutes bleutées, ternies par l'éphémère.

Tu m'avais dis qu'alors, quand la nuit serait autre,
L'automne te prendrait comme on fauche l'épeautre,
Qu'à l'écharpe du froid, se perdraient les ailleurs,
Sonnant tes pas fuyants. Ils me glacent le coeur.

Ce n'est qu'un de ces soirs et le monde murmure.
Le zéphyr est au lac, le revêt de l'obscur.
Son prélude est un songe, on entend ses accords,
Qu'importe à ta tombe ? Tout est noir aux abords.

Hé hé, je suis la première à commenter le premier...
Je crois l'avoir lu, Ayat, il y a pas mal de temps.
J'aime l'amplitude classique de ton poème, cette beauté altière, ce rythme majestueux.
Au niveau du fond, romantisme sombre, j'aime...
Tu as écrit depuis que nous ne nous sommes plus "vus"?

salut à toi ici et merci pour cet élan tout romantique.

Il me semble aussi l'avoir déjà lu, mais je le retrouve avec plaisir, romantique (toujours) et classique dans sa forme.

Romantique, ample. De biens belles images, un rythme qui soulève. Tant de force dans les "Tu m'avais dit", je les aurais presque aimés au début de chaque quatrain pour souligner le manque annoncé.

Juste un bémol sur "C'est les vêpres" qui accroche mon oreille.

merci beaucoup à tous.
Lucaerne, je prends note de tes observations, merci.

Quelle délicatesse et quelle maturité dans ces vers.
C'est un bel hommage qui, à la lumière de l'histoire d'origine, me touche beaucoup. Même si comme je te l'ai dit, je ne lis plus vraiment les poèmes de forme classique, je ne regrette pas mon détour par celui-ci.

Quelque chipotages toutefois :
- "Tu m'avais dis" –> "dit"
- Comme Lulu, "C'est les vêpres" sonne un peu incongru au milieu du reste.
- "Le zéphyr est au lac, le revêt de l'obscur" : le sujet sert d'un même coup deux verbes de catégories si différentes que ça crée une hésitation, un doute subreptice qui interrompt irrépressiblement le flux rythmique.
Je te propose de ne garder qu'un seul verbe, et de supprimer l'auxiliaire être qui plus est appauvrit le niveau général de vocabulaire. :
"Le zéphyr sur le lac, le revêt de l'obscur"

Eh bien j'aime aussi; tu nous entraînes bien dans ce monde de l'affect...
Comme lucaerne et filo, le "c'est les vêpres..." m'accroche
humblement et amicalement je te propose
"Déjà les vêpres tombent; l'horizon s'éteint...."
la rupture de rythme après "tombent" force encore plus l'ambiance.

merci!
Mick

Magnifique, et... je ne puis rien dire de plus, les remarques que j'aurais faites l'on déjà été.
Le fond comme la forme, j'aime beaucoup.

merci à vous pour vos compliments, je note les suggestions.
Je réécrirais peut-être le texte pour une troisième fois et ne manquerait pas d'y faire figurer quelques unes de vos idées!
Merci!
:-)