A l'heure où la ville se tait

Garance a écrit:

A l’heure où la ville se tait




Ne pas réveiller la vase de la vie sous-jacente,

chercher l’outre-voie dans le mouvement de l’eau omniprésente…

Tout me touche dans ce texte, mais je retiens particulièrement ces deux vers!

Je bois tes vers "comme du petit lait".
Pour moi, rien à redire.
C'est juste délicieux !
Merci Garance.

Que de qualités dans ce texte.
Une beauté mystérieuse, des tournures originales, des mots pour le dire...
"Et les pierres s'écaillent silène au vent" : sonorité magnifique et intrigante.
Je suis moi aussi conquise par ton poème. Mais tu pourrais écrire un peu plus gros, miss G., pour mes pôv'yeux ?

*

Garance a écrit:

A l’heure où la ville se tait


Ainsi parlaient, à l’heure où la ville se tait,

L’astre, la plante et l’arbre – et ma mère écoutait.


J’écoute et j’entends…


Le vent du monde souffler vers moi

mais je vois pendre de haut en bas

des bouts de rien qui devraient croître

du bas vers le haut.


Dans ma poitrine

..................... Cordes relâchées

....................................Un instrument

.....................................................Repose –

.........................................................................abandonné

................................................................................-


Ton amour ne me serrera plus dans ses bras…


Les arbres s’enferrent dans le silence

et les pierres s’enlisent en sanglotant.

Les feuilles entonnent un lent déchantement

et les pierres s’écaillent silène au vent.


Ne pas réveiller la vase de la vie sous-jacente,

chercher l’outre-voie dans le mouvement de l’eau omniprésente…


Je contemple tranquille l’eau dormante,

ma vision se trouble d’un voile de mélancolie.

Je glisse sur ces menaces de ruine

et je puise dans les abysses de mon être et dans tes absences,

ces couleurs d’or de sang et de lumière

que je projette vers la brume violente,

étouffant les cris dans cet épais silence.


Et, comme le soleil, dans les fleurs fécondées,

Jettera des rayons sur toutes les idées…


J’espère que l’oubli des choses ouvrira ses jardins dans le désert.

*

Voilà en plus gros caractères, je l'ai fait une première fois mais Internet s'est déconnecté et la deuxième fois je me suis trompée ; j'ai cliqué sur citer au lieu de déconnecter.

J'ai voulu jeter mes brouillons et je me suis rendue compte que je me suis au final bien éloignée de ce que je voulais dire. Comment peut-on ainsi s'éloigner de son intention première ? Je crois que l'univers que je voulais dépeindre m'a doucement amenée à parler de la maladie de ma mère.

Tu pourras en parler à Romane des mots qui font rien que ce qu'ils veulent...

Magnigique texte. Bouleversifiant, comme dirait l'autre.

"J’espère que l’oubli des choses ouvrira ses jardins dans le désert." J'espère aussi. Mais comment pourrait-il en être autrement ?

C'est une perte de contrôle qui réserve bien des surprises en tout cas.
Merci Lucaerne pour ton "boulversifiant" message.

C'est vrai que ce texte est magnifique, intense, te dévoile un peu si je peux me permettre, dévoile des fêlures, comme si les mots étaient déjà sur le papier avant que tu les imagines, les y couche.

"des bouts de rien qui devraient croître"

je connais et je comprends qu'avec ces rien, on voit posser des arbres géants.
je trouve aussi le traitement pertinent, parlant, vraiment évocateur, une belle dextérité.

et l'apothéose avec la fin

"Et, comme le soleil, dans les fleurs fécondées,

Jettera des rayons sur toutes les idées…


J’espère que l’oubli des choses ouvrira ses jardins dans le désert."

edit : j'oubliais, j'aime bien le titre

Merci Vestale pour tes impressions sur ce poème.

Parfois j'ai cette impression que tout est déjà là ; déjà écrit, déjà peint...

je n'ai presque rien à faire et pourtant je ne parviens pas à bien exprimer

les choses...j'essaie.