Je pensais que je partirais avant toi,
dans cet ailleurs d’un jardin obscur
qui aurait pris la lune en otage
pour la faire pleurer de soleil.
C’est pour elle que je suis triste
car comment aimer celui
qui voulait garder pour lui,
le cœur, l’âme et le corps.
Aurais-tu eu le remord de la racine
que l’on arrache à sa terre natale,
une pensée pour moi que tu as exilée
sur l’oubli d’une fleur d’été.
C’est pour elle que je pleure ce soir ;
épouse dévouée mais mère absente
qui ne savait que faire de sa liberté,
de son amour dans le parloir de mes larmes.
Malgré tout je te dédie cet instant ;
tu as disparu avec la peine d’une nuit,
et tu as le droit aussi à ton étoile,
aux chrysanthèmes qu’un jour je t’offrirai.