Forêt défoliante

Verdeur enténébrée de forêts défoliantes
Aux rouges horizons de morts déracinés
Aux plaintes verticales à jamais éteintes
Par l’écho douloureux d’une folle espérance
Trahie au firmament de sa propre conscience.

Troncs noirs figés ombres en croix enracinées
Enfoncement boueux en un sol squelettique
En crevasses et trous béants de solitude
Recroquevillé sur un passé verdoyant
L’homme n’est plus que mort qu’il se donne à lui même.

Miroirs aux résonances de peurs délétères
Son spectre fantomatique de noir reflet
Ne renvoie que la vue de sa propre défiance
Par l’image en visage évidé de ses sens
Qu’est cet inextricable abandon de soi même.

J'adhère totalement au propos, mais sur la forme j'ai du mal à rentrer dans ce poème au champ lexical quelque peu fastidieux. Comme si tu avais voulu ostensiblement l'alourdir de mots ardus et peu simples.
Jusqu'au titre avec "défoliante" que je verrais plutôt sur un flacon de produit que dans un poème (mais je sais que tu le sais et je suppose que tu as voulu employer ce mot à dessein dans ce contexte).

"Miroirs" ne devrait-il pas être au singulier ?

Filo tu as bien cerné mon propos et je reconnais que la lecture de mon poème peut paraître peu aisée.

Juste une précision c'est un poème de 2001. L'écrirai-je différement aujoud'hui? Sûrement, pour autant il me convient encore parfaitement.

Défoliante, oui c'est un choix totalement voulu et assumé. Le poème est même construit autour de ce mot.

Miroir au singulier? Normalement oui sauf qu'ici il fait référence aux peurs donc le pluriel me semble tout à fait obligatoire d'autant qu'il se synthétise avec le spectre..

Du pluriel au singulier, de la multiplicité à l'individu....

C'est vrai que l'abondance d'adjectifs et les mots à quatre ou cinq syllabes assez nombreux (déracinés, fantomatique, défoliante...) rendent le propos un peu lourd ce qui n'enlève rien à l'originalité du sujet.
Donc petit bémol de forme notamment sur les inversions adjectif/nom mais ambiance sombre colorée très intéressante.

Ahh, vestale de mon coeur ! Elle commence à chipoter comme moi sur l'inversion des adjectifs et noms...
Je suis tout à fait d'accord avec les deux coms précédents, pour les louanges comme les critiques, je ne rajouterai donc rien.

hé hé
C'est que j'ai un excellent maître qui m'a ouvert les yeux sur mes fouillis et mon obsession inconsciente des adjectifs.
Et si je ne t'avais pas rencontré, je n'aurais pas autant avancé en deux ans. Quelque part ma boulimie d'écriture est le résultat aussi de tes critiques pertinentes qui se donnent vraiment la peine, et celles aussi de l'ensemble des membres du cercle. D'ailleurs, un appel, Belette, Audelah, on (moi ) aimerait bien vous revoir !
C'est vrai, je deviens exigente et surtout quand un texte, une écriture me plaisent. J'ai découvert celle de philistart et je n'ai pas été déçue (litote qui en dit long) par la qualité de ses écrits et des idées.

Appelez moi Mâââster ...
Moi aussi, j'aimerais bien revoir belette et audelah...

L'ambiance est envoûtante mais gagnerait à être portée par un texte plus épuré à mon avis.
Par exemple, le vers "L’homme n’est plus que mort qu’il se donne à lui même" est plutôt lourd et peu compréhensible.

Oui Lucaerne ce texte mériterait d'être épuré surtout la 2de strophe qui me convient moins aujourd'hui.

Pour autant "se donner la mort" me semble tout à fait explicite.

S'agissant d'un texte de 2001 je me pose la question de l'intérêt et de l'envi de retravailler ce texte.

J'avais en tête en l'écrivant un jeune soldat durant la guerre du Vietnam (d'où le mot défoliante....)

Un poème dense de mots. Comme une forêt inconnue où nous pénétrons
(ou peut être moi seule).


Sylvia Plath a écrit dans une lettre à sa mère qu’elle
apprend à écrire la poésie en rayant les adjectifs … hmmm, c’est une idée à
décortiquer.


Cordialement Solweig

Merci Solweig

Je crois que tu as très bien compris le sens du poème

Merci de m'avoir fait découvrir une très grande poétesse que je ne connaissais pas (je sais HONTE à moi!!!)

Un ou plusieurs livres de Sylvia Plath me fera un très bon cadeau de noël

Philistart a écrit:

Pour autant "se donner la mort" me semble tout à fait explicite.

Explicite certes, mais je ne trouve pas le vers "L’homme n’est plus que mort qu’il se donne à lui même"... hein... enfin voilà quoi...