ma contribution au machin up de Filo.
Il va sur un fil, ténu, sans doute fragile,
Pas le fil de l’eau
Dont chaque goutte l’instant d’après
Est noyée dans le débit du ru,
Irrémédiablement emportée par le courant.
Non : un fil tendu
Tressé des fibres de la vie,
Tendu et amarré au quai de la naissance,
Teinté d’héritages sur un bord,
Et de l’autre, derrière la fin,
Accroché je ne sais où dans la nuit,
Mais accroché, sûr,
Puisque l’esprit funambule y tient debout.
La barre d’équilibre est l’amour
Et vient-elle à échapper
Qu’il s’agrippe de justesse
Au fil par les mains,
Quelquefois prêt à lâcher,
Sans savoir le gouffre où il tomberait,
Mais tellement mal, au-delà de ses peurs,
Au creux de ses mains blessées,
Qu’il lâcherait bien, quelquefois.
Le fil ne le lâche pas,
Il lui colle au sang,
L’invite au rétablissement
A chaque fois.
Fil rouge ou cousu de blanc,
Fil de rasoir ou de laine chaude,
Fil à la patte ou au chas de l’aiguille,
Qui l’aiguillonne
Ou lui recoud les plaies ouvertes,
Téléphonique, il communique,
Electrique, est survolté,
Et se révolte contre l’inhumanité.
Point de non-retour franchi
Quand ceux qui ont fait les liens ne sont plus
Le fil avance parfois large au soleil,
Plus souvent filandreux dans la brume, éclair dans l’orage ou filin dans la tempête.
Rendu à la finesse extrême, ou à la transparence,
Il ne tient qu’à un fil.
Tendus autour de lui, d’autres se tiennent fraternels,
Ils se tendent la main, et trop souvent des pièges.
Au sortir du brouillard, il en manque beaucoup, à chaque fois.
Appel du vide…non, pas encore.
Mais où va-t-il ? …Au bout du fil sans doute :
Allo ? …Il n’y a pas d’abonnés au numéro que vous demandez,
Seuls des abandonnés.
Au fil du désespoir, continuer d’aller?