Le retour aux choses terrestres
Je m’enfonce dans le paysage par force. Il fuit
agitant les arbres, le béton ébréché des quais,
des champs de blé remplis de bleuets et de coquelicots.
Il endort les pieds en se couchant délicatement
sur le sol tiède des champs. Parfois
dans une gare vide il se pétrifie
- une étrange intégration avec la ferraille. Le ciel
porte des commérages électriques. Dans son filet
tombe un oiseau (je ne connais pas son nom – n’étant pas scout).
Dans des épis s’embusque le goût des grains écrasés,
une vertu libérée et le parfum du premier amour.
Non, je ne suis plus là.
Il me revient la sensation des fesses endolories
sur des sièges inconfortables. Rapide,
qui se dépêche d’aller nulle part. Il glisse
sur une planche à repasser chaude,
sur la toile de la terre et sur le canevas des rails…
Je t’aime, ma Pologne
Kołobrzeg, août 2009