Et Paris encore

Et Paris encore


je mets de côté la fatigue
la respiration débranchée
dans le bruit des rues je suis absente
trop étrangère
où mettre le point d’interrogation ?

entre nous des avenues des gens
aux visages déshonorés
qui rougissent un peu de trop
qui sait
quand ils se déferont de leur humanité
saigneront abondamment leur colère
et leurs rêves peu sérieux

ensuite ils vont apprendre le bonheur
sans témoins
vaincront la peur par l’anti-peur
ils vont tomber
retomber en état de soupçon
persister dans le silence
mourir
et plus bas plus haut - sans différence
par l’obligation de choix
rechercher
qui ? quoi ?

Mention pour: "respiration débranchée", une promenade dans les rues de la ville, mais aussi (l'expresion est maladroite mais pour l'instant je n'en trouve pas d'autre) "dans les autres" dont les angoisses sont lues.

Chipotage: "abandonnement"? est ce volontaire ou as tu voulu dire "abondamment"?

Morgane a écrit:

Chipotage: "abandonnement"? est ce volontaire ou as tu voulu dire "abondamment"?

Tu as raison - trop rapide la correction automatique. Corrigé ! Merci, Morgane

J'aime beaucoup aussi cette "respiration débranchée".
Et tout le reste, qui interpelle profondément, dans un style à la fois moderne et fluide.

Paris comme si on y était, paumé, absorbé, interrogatif, bousculé, presque obligé de suivre le mouvement malgré soi au risque, sinon, de prendre des coups. On est petit à Paris. Encore!