Depuis deux milles ans
Nous bivouaquons
Au creux de l’herbe
Sur l’atlas
Le soir
Disait ma mère angoissée
« Entend-les qui reviennent »
Les lézards
Mais, personne n’en est sûr
La nuit est trop noire encore
Chez nous ça n’a pas d’importance,
Peut-être qu’elle hallucine
Peut-être que frémissent
Des papillons d’ombre.
Dans ses yeux voilés de fatigue.
Ah ! Si l’on pouvait voir d’une telle distance
Par une fêlure
Nous avions l’instinct du coeur très sur:
Personne ne s’approche
De notre montagne calcinée
Depuis longtemps
Il fait nuit et il neige.
Il n’y a qu’une saison
Egale à l’éternité
Mais il n’y a rien à faire.
C’est la vie.
Notre tribu est une tache d’ombre
Fermée à clef
Une grande partie de l’année
Seul le ciel penche son regard
Sur nos ombres épuisées
Aux mains levées à perpétuité