La neige tombe dans la rue

La neige tombe dans la rue
Se creuse de pas solitaires
Chacun est seul dans sa tristesse
Et marche la tête baissée.


Tous sont vêtus de noir et pensent
A celui qu’ils vont mettre en terre
A ce père à l’autorité
Forte tuteur d’une famille.


Les enfants courent dans la rue
Libre du désespoir des hommes
Se lancent des boules de neige
Formant deux camps en cris de joie.


Le rire du petit en pleurs
D’avoir reçu sur son bonnet
Une boule de neige achève
Aussitôt ce moment offert.


Arrive au loin roulant au pas
Le corbillard en nuit de temps
Sur lequel s’écrase une boule
Perdue en un dernier cadeau.


Tous marchent le cœur alourdi
Dans une lenteur machinale
S’éloignant peu à peu du monde
Pour laisser place à toute absence.


La neige recouvre la rue
Dans un silence retrouvé
La mort s’en est allée meurtrir
La désespérance des hommes.

Beaucoup de poids dans ce poème où contraste la légèreté de la neige, l'insouciance des enfants, le blanc du décor avec le noir de cet instant vécu par ceux qui restent.

Garance a dit déjà plus haut – sous cette neige à l’aspect léger se cache le sentiment de la désespérance dévoilée à la dernière strophe. Le reste c’est une caméra qui enregistre « le quotidien »
- mais est-ce le quotidien ?
Cordialement Solweig