les murs blancs bâillonnent les futurs
et vient naître en ma gorge un sanglot,
quel est ton nom, d’où viens tu ?
aujourd’hui ils m’ont dit : « c’est mardi »
sûrement le même que la dernière fois,
avec ces ombres et ces fenêtres lointaines.
y aura t’il ce visiteur que je ne reconnais pas,
ce visage anguleux d’où s’échappe
l’histoire qu’il voudrait mienne ?
le regard est derrière une paire de lunettes,
un regard sans faille qui me dérange,
puis ces mains qui s’agitent sans cesse
comme un vent agiterait un feuillage.
est ce un même vent qui pousse ces beaux nuages
dans ce pays où il fait si sombre, où le givre
enveloppe ce qu’il me reste de conscience.
demain est un futur qui m’est interdit
car les jours sont les mêmes, hier s’est figé
au front sanglant d’un horizon
quand un soleil vint s’enterrer.
je me souviens, la chaise était vide et j’ai pleuré,
puis j’ai marché et tout s’est mis à hurler,
un immense gouffre s’est ouvert à moi,
un baiser d’où l’on ne revient jamais.
je me souviens, la chaise était vide
et le ciel n’était qu’un vaste tombeau.