Elle me tue la ville et ses pavés disjoints
Ses vitrines que tous lèchent
Et derrière
Ses vendeuses déguisées en poupées
Trahies par leurs yeux absents
Rehauts de noir faire-part de deuil,
Tout est de trop,
Lumières, articles, foule et misère,
La gangue étincelante enveloppe
Un vide sidéral
Tous le pensent et le disent
Et rien ne change…
Ce serait bien à l’autre de commencer, non ?
Mais il y a l’argent !
Ah, l’argent !
Excrément du marché,
Chiure de bourses,
Créez de la richesse mes AMIS
Adorables
Moutons
Instruments de ma
Séduction publicitaire
Excrémentez des richesses, mes amis,
Pour MOI, le roi, le riche,
Et nous ? Comment cela et vous ?
Mais je m’occupe de vous, mes amis,
Rendez-vous compte : vous avez le bonheur de travailler et
La pollution,
La maladie, la dépression, la faim, la mort de l’âme et du corps,
De bien petits maux à vrai dire, et que nous traitons, et que vous payez, soit,
Pour vos enfants la fin du monde
Et la télé quand même ! Et
Le bonheur de m’y voir tous les jours !
Le serpent de la croissance se mord la queue et le reste et nous paierons encore pour en voir le film…
Mais
Tu plombes l’ambiance
Gauchiste, va !
Encore un qui vote, sûr !