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Je peine à transmettre l’image
d’un décor chaviré d’émotions
J’hésite à fournir le plan
de ce lieu où s’égarent les repères
Il existe un grenier où l’ombre
confond le souvenir en lumière
Une place que le malheur offre
en ligne de mire à l’ailleurs
Une corde ou un mât de cocagne
Un grenier sans échelle, interdit aux enfants
qui en oublient les rires étouffés parmi le foin
pour ne retenir que la crainte de la chute
Le facteur peut toujours attendre
un système ingénieux de leviers
et de poulies invisibles parvient
à tourner la clef dans la serrure
mais personne ne se tient derrière la porte
Ceux d’en haut réalisent néanmoins
des tâches matérielles au prix
d’acrobatiques tours de passe-passe
qui ne surprennent que les humains
car personne ne se tient derrière la porte
Ils s’étonnent de nous voir paniquer
Ne font-ils pas partie de la famille ?
Du haut du grenier les fantômes se penchent
ils nous regardent enfiler nos chaussures et partir
Personne ne se présentera plus devant la porte
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